Ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs
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Réserve écologique Marcel-Raymond

Située au confluent des rivières du Sud et Richelieu, la réserve écologique Marcel-Raymond couvre une superficie d'environ 64,21 hectares, près de la pointe du Gouvernement. Elle est située dans la municipalité régionale de comté du Haut-Richelieu, plus précisément dans la municipalité de Henryville.

Le site assure la protection d'un peuplement dominé par le chêne bicolore, arbre susceptible d'être désigné menacé ou vulnérable au Québec, en plus de groupements riverains typiques des berges du Richelieu.

L'assise rocheuse de la région est exclusivement composée de roches sédimentaires. Dans le secteur de la réserve écologique, elles sont représentées par la formation de Stony Point, formées de shales calcareux interstratifiés de minces lits de calcaires argileux. Ces roches sont recouvertes d'un épais dépôt d'argiles, limons et sables laissés sur place au moment du retrait de la mer de Champlain. Les sols de la réserve écologique contiennent une forte proportion de sables, alluvions plus récentes laissées sur les berges des rivières du Sud et Richelieu.

La réserve écologique Marcel-Raymond constitue essentiellement un milieu humide, le site étant saturé d'eau ou inondé pendant une période suffisamment longue pour influencer les composantes du sol et de la végétation. On y reconnaît le marécage arborescent, le marécage arbustif, la prairie humide, le marais et l'herbier aquatique.

Le marécage arborescent occupe près des deux tiers de la superficie de la réserve écologique. On y reconnaît six groupements végétaux, dont la chênaie bicolore à érable argenté, communauté végétale rare au Québec et au Canada. Cette forêt occupe les parties les plus élevées du site, sur un sol gleyifié dont le drainage est modéré ou imparfait. Mentionnons également la présence de l'érablière argentée à chêne bicolore, l'érablière argentée pure, la bétulaie grise à érable argenté et la frênaie de Pennsylvanie. Le marécage arbustif est principalement représenté par une saulaie et un groupement à céphalanthe occidental. La prairie humide est caractérisée par quatre groupements végétaux: un groupement à phalaris roseau pur ou en association avec le rubanier à gros fruits, un groupement à spartine pectinée et un groupement à salicaire pourpre, espèce introduite. Dans les marais, on trouve les groupements à rubanier à gros fruits, à typha à feuilles larges et à scirpe fluviatile. Enfin, l'herbier aquatique est colonisé par des espèces à feuilles flottantes telles que le nymphéa tubéreux et d'autres à feuilles submergées.

La réserve écologique Marcel-Raymond

Le site où se trouve le peuplement de chêne bleu
le plus significatif au Québec :
la réserve écologique Marcel-Raymond.

La flore de la réserve écologique est riche. En plus du chêne bicolore, on note la présence d'espèces peu communes dont sept espèces susceptibles d'être désignées menacées ou vulnérables: l'aster fragile, le carex faux-lupulina, Carex typhina, Gratiola aurea, la lysimaque hybride, le platanthère à gorge tuberculée variété petite-herbe et la zizanie à fleurs blanches variété à fleurs blanches.

Du point de vue faunique, la région du Haut-Richelieu est extrêmement diversifiée. Le secteur est, par exemple, très important pour la sauvagine, principalement en période de migration, de nidification et d'élevage. Des inventaires herpétologiques ont montré la présence de six espèces d'anoures.

La réserve écologique est située dans une région où l'agriculture et les fluctuations des niveaux d'eau de la rivière Richelieu ont entraîné la disparition d'importantes superficies de forêts alluviales. Ainsi, les crues exceptionnellement hautes et de longue durée des années 1970 ont amené la destruction ou la dégradation d'importantes superficies d'érablières argentées. Située à une altitude légèrement supérieure, la chênaie bicolore a été épargnée.

La réserve écologique est identifiée en l'honneur de Marcel Raymond, botaniste né à Saint-Jean d'Iberville en 1915 et décédé en 1972. Son Esquisse phytogéographique du Québec (1950) constitue un ouvrage ayant, entre autres, grandement contribué à la connaissance de la végétation du Québec.

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