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Réserve écologique Léon-ProvancherLa réserve écologique Léon-Provancher est située sur la rive sud du fleuve Saint-Laurent en face de Trois-Rivières, au sud-ouest de Bécancour. Elle occupe une superficie de 472,7 hectares entre la rive nord du lac Saint-Paul et l'autoroute 30 dans la municipalité régionale de comté de Bécancour. Cette réserve est ainsi nommée en l'honneur de l'abbé Léon Provancher, né à Bécancour (1820-1892), botaniste, entomologiste, auteur d'ouvrages de botanique, identificateur d'un millier d'espèces d'insectes et créateur du périodique Le Naturaliste canadien. En 1995, le gouvernement canadien l'a désigné personnage d'importance nationale au Canada. La réserve écologique protège une diversité exceptionnelle de communautés naturelles qui caractérisent la végétation des milieux humides de la région du lac Saint-Pierre. Elle assure en même temps la protection d'un cortège floristique extrêmement diversifié à caractère méridional, comprenant une vingtaine d'espèces vasculaires désignées menacées ou vulnérables (ou susceptibles de l'être). La réserve occupe un terrain relativement plat formé par le bras du fleuve proto-Saint-Laurent qui coulait après le retrait de la mer de Champlain. En bordure des plans d'eau libres, des groupements aquatiques s’observent sur les sédiments fins et les débris organiques. Pour le lac aux Outardes et le lac Saint-Paul, les communautés végétales montrent un ordre préférentiel selon la profondeur de la nappe d'eau. Sur la rive de la rivière Godefroy, des plantes herbacées pionnières sont présentes. À l'arrière-plan, les scirpes (Schoenoplectus acutus, S. validus), la zizanie aquatique (Zizania aquatica) et le butome à ombelle (Butomus umbellatus) se disputent l'espace avec les saules (Salix ssp.). Sur les alluvions récentes, en bordure de la dépression, des groupements arborescents qui suivent une séquence influencée par la durée de l'inondation printanière et le niveau de la nappe phréatique se développent aux abords des rives du lac Saint-Paul et de la rivière Godefroy. La dépression est occupée par des groupements caractérisés par l'omniprésence des sphaignes de milieux eutrophes et mésotrophes. Citons le groupement à cassandre caliculé (Chamaedaphne caliculata) avec le carex blanchâtre (Carex canescens) ou le myrique baumier (Myrica gale) ; le groupement à saule pétiolé (Salix petiolaris) et saule discolore (Salix discolor) ; le groupement à aulne rugueux (Alnus incana subsp. rugosa) et myrique baumier ; ainsi que l'érablière d'érable rouge (Acer rubrum) associée à la myrique baumier ou à l'aulne rugueux. Sur le till, qui constitue une langue de terre située entre la dépression et le lac Saint-Paul, des éléments typiques du domaine de l'érablière à tilleul sont observés, comme l'érable à sucre (Acer saccharum) associé au tilleul (Tilia americana) et au bouleau jaune (Betula alleghaniensis). De plus, le site présente un caractère termophile qui se traduit par la présence d'un groupement d'érable à sucre et de caryer (Carya cordiformis) que l'on rencontre normalement plus au sud. Notons aussi la présence de groupements d'érable rouge (Acer rubrum), de chêne à gros fruit (Quercus macrocarpa) et de pruche (Tsuga canadensis) sur les dépôts à la limite du till et des alluvions. Des groupements anthropiques forestiers et herbacés sont aussi présents sur le territoire de la réserve. À ce jour, on a recensé la présence de plus de 660 espèces de plantes vasculaires sur la réserve écologique. Citons la carmantine d’Amérique, la lézardelle penchée, le micocoulier occidental et la renoncule à flagelle, toutes des espèces dont la réserve constitue la limite septentrionale d'aire de répartition sur le continent nord-américain. La réserve écologique possède une richesse faunique élevée, reflet de la présence de nombreux habitats diversifiés. Notons de fortes concentrations d’oiseaux de rivage durant la période estivale, une faune ichtyenne diversifiée, comprenant entre autres le poisson-castor, une espèce dite préhistorique. Enfin, mentionnons l’existence de deux insectes en situation précaire au Québec, soit l’agrile du micocoulier et le papillon du micocoulier. Le potentiel pour la recherche s’avère également intéressant et diversifié, notamment en écologie des habitats, en phytosociologie et en étude sur les phénomènes d’eutrophisation. |
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