Réserve écologique des Îles-Avelle-Wight-et-Hiam

La réserve écologique des Îles-Avelle-Wight-et-Hiam vise à assurer la protection des différentes communautés naturelles caractéristiques des terres humides de la région du lac des Deux-Montagnes. Elle protège également plusieurs plantes susceptibles d'être désignées menacées ou vulnérables, de même que certaines communautés végétales rares ou peu communes au Québec, dont la chênaie blanche à chêne rouge.

Un bijou de nature caractéristique des terres humides de la région de Montréal : la réserve écologique des Îles-Avelle-Wight et Hiam

Le site appartient aux basses-terres du Saint-Laurent. L'assise rocheuse est constituée de lits de grès et de conglomérats à gravillons de quartz, connus sous le nom de grès de Postdam. Ils sont recouverts de tills bien drainés sur les sommets des îles alors que sur leurs parties les plus basses, le till est recouvert d'alluvions récentes dont le drainage est mauvais.

Seule l'île Avelle renferme un milieu terrestre proprement dit. Ailleurs, dans les parties plus basses des îles, la zone inondable est occupée par des groupements forestiers riverains. Enfin, entre les îles, une zone aquatique est colonisée par divers groupements végétaux, lesquels dépendent de la profondeur d'eau et de la texture du substrat.

En matière de végétation terrestre donc, seule l'île Avelle est représentée par l'érablière sucrière à caryers. Ce groupement est caractérisé par l'abondance du staphylier à trois folioles, arbuste susceptible d'être désigné menacé ou vulnérable, retrouvé en sous-étage.

La végétation riveraine est représentée par de nombreuses associations où l'érable argenté est associé, tantôt aux caryers ovale et cordiforme, au chêne bicolore (espèce susceptible d'être désignée menacée ou vulnérable), tantôt à l'onoclée sensible, au céphalanthe occidental ou au frêne de Pennsylvanie. Mentionnons également la chênaie rouge, qui recouvre presque entièrement l'île Hiam, et la chênaie à chêne blanc et chêne rouge, qui occupe la partie sud de l'île Wight.

Enfin, on reconnaît 14 groupements végétaux aquatiques et semi-aquatiques sur le site. Dans les eaux moins profondes, en marge des rives bien abritées, on trouve des groupements dominés par le rubanier à gros fruits, la sagittaire latifoliée, la pontédérie cordée et le rubanier rameux (groupement peu fréquent à l'échelle du Québec). Dans les eaux un peu plus profondes mais toujours bien abritées des vents, on compte quelques groupements à feuilles flottantes dominés par le nymphéa tubéreux, la vallisnérie américaine et la zizanie des marais.

Dans l'ensemble, la flore du site de la réserve écologique est riche et diversifiée; elle renferme plusieurs espèces susceptibles d'être désignées menacées ou vulnérables, dont le micocoulier occidental, le chêne blanc, le chêne bicolore, le staphylier à trois folioles, la claytonie de Virginie, le scipe de Torrey, le rubanier rameux et la lézardelle penchée.

La faune est encore relativement peu connue. On sait bien que le pourtour des îles Avelle et Wight constitue un excellent site de fraie pour la perchaude, l'achigan à grande bouche, le grand brochet et la barbotte brune. Quant aux mammifères, les herbiers émergents favorisent la présence du rat musqué. Enfin, il semble que les reptiles et amphibiens y soient faiblement représentés et que seules les baies offrent un habitat potentiel pour les tortues.