Réserve écologique des
Grands-Ormes
La réserve écologique des Grands-Ormes est située à 30 kilomètres
de la municipalité de Saint-Aimé-des-Lacs. Elle occupe une superficie de
920 hectares sur une partie non divisée du Bassin-de-la-Rivière-Malbaie
de la municipalité régionale de comté de Charlevoix-Est.
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D’une érablière sucrière à orme et frêne d’Amérique
exceptionnelle jusqu’à une toundra : la réserve
écologique des Grands-Ormes. |
La réserve écologique assure la protection d'un échantillon de la
séquence altitudinale de la végétation des montagnes de Charlevoix. Les
groupements appartiennent principalement aux domaines de la sapinière à
bouleau jaune et de la sapinière à bouleau blanc. Le site, dont l’altitude
varie entre 200 et 1 000 mètres, comprend le versant sud et une
partie du sommet moutonné du mont des Érables. Le dénivelé du versant
est accentué par le surcreusement de la rivière Malbaie. Les reliefs
positifs représentent plus de 70 % de la surface de la réserve. La
portion sud de celle-ci est formée d’un replat qui borde la rivière
Malbaie et les contreforts du massif.
Sur le versant, on observe des bétulaies de bouleau jaune (Betula
alleghaniensis) et de bouleau blanc à sapin (Abies balsamea)
situées au-dessous des pessières d’épinette noire (Picea mariana).
Compte tenu de l’altitude atteinte par le mont des Érables et de l’organisation
du relief qui favorise l'établissement d'un microclimat plus clément au
replat, il n’est pas surprenant d’observer : d’une part, sur
les sommets, une végétation arctique-alpine formée par les krummholzs
et une toundra d'altitude où plusieurs plantes arctiques-alpines sont
présentes; d’autre part, au pied du relief, une érablière d’érable
à sucre à orme d'Amérique et frêne noir, exceptionnelle par son
caractère méridional et par l’âge de ses arbres, dont certains ormes
ont plus de 400 ans. C’est d’ailleurs l’existence de cette forêt
qui est à l’origine du projet de réserve écologique.
Un inventaire floristique du mont des Érables, dressé par le
personnel de L’Herbier Louis-Marie de l’Université Laval (Gauthier et
Roy, 1998), a confirmé les observations de Bergeron (1987) sur les
caractéristiques arctiques-alpines de la flore du sommet. En effet, 12
espèces de lichens et 7 d’angiospermes d’affinité arctique-alpine
ont été observées dont Minuartia groenlandica, Salix
urva-ursi et Vaccinium uliginosum subsp. gaultherioides.
Ces taxons arctiques-alpins représentent 30 % de l’ensemble des taxons
observés. Notons aussi la présence dans l’érablière d’un grand
nombre d’individus d’athyrium fausse-thélyptéride (Deparia
achrostichoides), une fougère peu fréquente au Québec.
L’accès difficile et le relief accidenté font que le site de la
réserve écologique est relativement peu perturbé, excepté dans le
secteur de l’érablière où un permis d’exploitation pour la
production de sirop a été délivré dans le passé et où des sentiers
pédestres ont été tracés.
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