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La qualité de l'eau et les usages récréatifsLa qualité de l’eau : des usages récréatifs sous surveillanceLorsque les usages d’un cours d’eau tels que l’alimentation en eau potable, la baignade ou les autres activités récréatives sont envisagés, un diagnostic de la qualité de l’eau est nécessaire. Autant pour l’eau potable que pour les usages récréatifs, la première contamination à surveiller est la contamination microbienne. Sur la base de critères de qualité pour la protection des activités récréatives et à l’aide de deux programmes de suivi, le Ministère établit le portrait de situation de la qualité, à la fois pour les rivières et pour le fleuve Saint-Laurent. La baignade et les autres usages récréatifs requièrent une eau de qualité afin d’éviter des problèmes de santé à la population. Or, les eaux de surface reçoivent, à des degrés divers, des eaux usées municipales et des eaux de ruissellement agricole. Celles-ci contiennent généralement des microbes constituant un risque pour la santé humaine. Afin d’informer la population sur le niveau de contamination de l’eau, sa teneur en coliformes fécaux est mesurée. Les coliformes fécaux sont des bactéries qui vivent naturellement dans l’intestin des animaux à sang chaud, soit les oiseaux et les mammifères. Leur présence dans un plan d’eau indique donc nécessairement une contamination par les matières fécales et les microbes qui y sont associés. Grâce à des études visant à établir le lien entre les problèmes de santé et la qualité microbiologique de l’eau, les experts ont pu déterminer des critères de qualité permettant de protéger la santé publique. La classification de la qualité de l’eau pour la protection des activités récréatives Le Ministère utilise une classification de la qualité de l’eau basée sur les teneurs en coliformes fécaux, afin d’évaluer si celle-ci est suffisamment sécuritaire pour qu’on puisse l’utiliser à des fins récréatives. La présentation des résultats diffère selon le type de programme de suivi : celui du Réseau-rivières et le programme Environnement-plage.
Les rivières et les grandes masses d’eau du fleuve Saint-Laurent
Le Ministère a mis en place un programme de suivi pour dresser le portrait de la qualité des eaux des rivières et du fleuve Saint-Laurent. De nombreux cas de mauvaise ou de très mauvaise qualité de l’eau sont observés dans les rivières des basses-terres du Saint-Laurent jusque dans la région de Québec, ainsi que dans le fleuve Saint-Laurent en aval de Montréal. Par contre, dans les régions périphériques, soit le Bas-Saint-Laurent, l’Abitibi-Témiscamingue et le Saguenay–Lac-Saint-Jean, la qualité de l’eau varie généralement de bonne à excellente. La situation est la même dans la partie amont des rivières du sud-ouest du Québec. Les données récentes, datant de 1998 à 2000, montrent que le niveau de contamination microbienne limite ou interdit encore la baignade et les autres usages récréatifs dans de nombreux plans d’eau du Québec. En dépit des efforts consacrés à l’assainissement des eaux usées, il existe de nombreux sites où les usages récréatifs restent à reconquérir.
La contamination microbienne mesurée à l’embouchure des rivières montre que plusieurs d’entre elles constituent des sources locales de pollution pour le fleuve Saint-Laurent, notamment les rivières Saint-Charles et Chaudière dans la région de Québec. Dans ces deux cas, la contamination microbienne augmente considérablement dans les derniers kilomètres de la rivière, où des rejets ponctuels sont les principales sources de pollution. Dans les rivières des Prairies et des Mille-Îles, les eaux usées municipales sont également les sources de contamination les plus importantes. Les sources agricoles dominent dans certaines autres rivières, comme L’Assomption, Mascouche, Du Loup (lac Saint-Pierre) et Boyer. Le fleuve Saint-Laurent et son potentiel de baignade La majorité de la population québécoise vit à proximité du fleuve Saint-Laurent. Ce dernier reçoit ainsi beaucoup d’eaux usées rejetées par des stations d’épuration, dont certaines ne désinfectent pas leurs eaux traitées. Des eaux contaminées proviennent également des débordements des réseaux d’égouts par temps de pluie. Enfin, une contamination non négligeable provient de certaines rivières. Au cours des 20 dernières années, diverses interventions d’assainissement ont tout de même permis une amélioration notable de la qualité de l’eau du fleuve. La plus importante est le Programme d’assainissement des eaux usées du Québec, lequel a entraîné des investissements de plus de 7 milliards de dollars depuis 1978.
La baignade dans le fleuve est l’un des usages souhaités par la population. Afin d’avoir un portrait actuel du potentiel de baignade du fleuve Saint-Laurent, le Ministère a entrepris en 1999 une étude détaillée de la qualité de l’eau de 35 sites potentiels de baignade entre Montréal et l’île d’Orléans. Presque la moitié des sites étudiés présentaient un potentiel intéressant, avec un niveau de contamination respectant généralement le critère de qualité pour la baignade. Les rejets non désinfectés de la région de Montréal, provenant des stations d’épuration des eaux usées de Longueuil et de Montréal, compromettent les usages récréatifs sur une grande partie du fleuve, essentiellement dans le chenal de navigation et au nord immédiat de celui-ci. Mais il existe plusieurs enclaves où la qualité bactériologique est très bonne. Ainsi, l’un des sites présentant un bon potentiel pour la baignade, soit celui du parc de l’île Saint‑Quentin à Trois-Rivières, a été rouvert au public pour la baignade à l’été 2001. Les dernières données recueillies par le Ministère permettent de dresser un portrait des possibilités de baignade dans les principales sections du Saint-Laurent, soit dans les régions de Montréal, de Trois-Rivières et de Québec. Dans la région de Montréal, les données recueillies en 1999 et 2000 montrent que la baignade pourrait ne présenter aucun problème en amont de l’archipel, soit dans les eaux du lac des Deux-Montagnes et du lac Saint-Louis. Les plages du Cap Saint-Jacques et de l’île Bizard sont d’ailleurs très achalandées. La plage du parc Jean-Drapeau, sur l’île Notre-Dame, offre aussi une eau d’excellente qualité. Parmi les sites potentiels de baignade étudiés par le Ministère, ceux de la région de l’archipel de Boucherville, utilisés de façon occasionnelle par la population locale, présentent généralement (plus de 90 % du temps) une bonne qualité d’eau. Cependant, ceux sous l’influence de l’effluent de la station d’épuration de Montréal, laquelle rejette sans désinfection les eaux usées traitées de 1,8 million de personnes, sont impropres à la baignade et même aux autres usages récréatifs. Cette contamination s’étend jusque dans le lac Saint-Pierre et persiste jusqu’à la hauteur de Gentilly, à environ 125 kilomètres en aval de Montréal.
Dans la section du fleuve entre l’archipel de Sorel et Portneuf, les données recueillies en 1999 et 2000 montrent que plusieurs sites offrent un bon ou un très bon potentiel de baignade, notamment Tracy, Pointe-du-Lac (face à Nicolet), Bécancour et Trois-Rivières (île Saint-Quentin). À d’autres sites, par contre, l’eau est de mauvaise ou de très mauvaise qualité. Les deux sites de l’archipel de Sorel sont affectés par les rejets de la station d’épuration de Montréal et les autres, par des sources locales. Entre Portneuf et l’île d’Orléans, la qualité de l’eau aux sites étudiés en 1999 et 2000 demeure médiocre ou mauvaise jusqu’à Québec, où l’on retrouve quelques sites avec une bonne qualité d’eau. Deux autres sites, à l’île d’Orléans et à Saint-Michel de Bellechasse, ont une eau de bonne qualité. Près de l’embouchure de la rivière Chaudière, l’eau est de très mauvaise qualité. Dans toute cette section du fleuve, la contamination provient de sources locales, principalement de points de débordement d’eaux usées survenant par temps de pluie.
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