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La qualité de l’eau de mon puits
La qualité de l’eau de mon puits et mes responsabilités...Lorsqu’elle provient d’un puits de surface ou tubulaire (communément appelé « puits artésien ») et qu’elle est destinée à la consommation humaine, l’eau doit être de bonne qualité et respecter les normes édictées dans le Règlement sur la qualité de l’eau potable (Q-2, r.40). En effet, en vertu de l’article 3 de ce règlement, le propriétaire doit fournir une eau potable à sa famille et à ses visiteurs. Malgré qu’elle puisse avoir une apparence claire et limpide et n’avoir aucune odeur ou saveur particulière, l’eau captée peut contenir des éléments pouvant avoir des effets indésirables sur la santé, par exemple des microorganismes pathogènes (bactéries, virus ou protozoaires) et des nitrates-nitrites. L’eau souterraine, qui est généralement de meilleure qualité que l’eau de surface (lac, rivière, ruisseau) grâce à la capacité filtrante du sol, peut être vulnérable à la contamination et des précautions doivent être prises pour assurer en tout temps un approvisionnement en eau de bonne qualité. Un évènement de contamination peut survenir de façon sporadique, et seule l’analyse de l’eau peut le révéler. Ainsi, le Ministère vous recommande de faire réaliser l’analyse de votre eau par un laboratoire accrédité :
De plus, vous devriez faire réaliser des analyses supplémentaires lorsque vous constatez des changements soudains du goût, de l’odeur ou de l’apparence de l’eau, ou que des modifications sont apportées au puits ou au sol environnant.
À elle seule, l’analyse de l’eau ne suffit pas pour garantir la qualité
de votre eau de consommation. En effet, outre les analyses préconisées, il
faut régulièrement vérifier l’état de votre puits et de votre installation
septique, examiner les sources possibles de contamination dans
l’environnement du puits et apporter les correctifs appropriés. Les indicateurs microbiologiques de l’eau…La majorité des microorganismes pathogènes (virus, bactéries ou protozoaires pouvant causer des maladies) susceptibles de se trouver dans l’eau proviennent de déjections humaines ou animales. Comme il est techniquement impossible de faire l’analyse de tous les pathogènes, on utilise plutôt des indicateurs microbiologiques qui sont en soi sans danger : les bactéries E. coli, les bactéries entérocoques et les bactéries coliformes totales. Les bactéries E. coli sont très abondantes dans la flore intestinale humaine et animale, et c’est aussi la seule espèce qui soit strictement d’origine fécale. Les bactéries E. coli sont considérées comme le meilleur indicateur de contamination fécale. Leur présence dans l’eau signifie que cette dernière est contaminée par une pollution d’origine fécale et qu’elle peut donc contenir des microorganismes pathogènes. La gastro-entérite est la maladie la plus fréquente associée à l’ingestion d’eau contaminée par des matières fécales. Bien que cette maladie soit souvent bénigne, elle peut parfois avoir des conséquences très graves sur la santé. D’autres maladies plus rares comme les hépatites ou les méningites peuvent aussi être provoquées par l’ingestion d’eau contaminée. Ce risque concerne non seulement les membres d’une famille qui consomment l’eau d’un puits, mais aussi tous leurs visiteurs. Les bactéries entérocoques sont moins abondantes dans la flore intestinale des humains et des animaux que les bactéries E. coli, et certaines espèces de ce groupe ne sont pas d’origine fécale. La détection de bactéries entérocoques dans l’eau d’un puits peut indiquer une contamination fécale ou une infiltration d’eau de surface. Il est cependant prudent de considérer la présence de bactéries entérocoques comme une indication d’une contamination fécale. Les coliformes totaux constituent un groupe hétérogène de bactéries d’origines fécale et environnementale. En effet, la plupart des espèces de coliformes totaux peuvent se trouver naturellement dans le sol et la végétation. Leur présence dans l’eau n’indique pas une contamination fécale ni un risque sanitaire, mais plutôt une dégradation de la qualité bactérienne de l’eau. Cette dégradation peut être attribuée, entre autres, à une infiltration d’eau de surface dans le puits, ou au développement progressif d’une couche de bactéries sur les parois appelée « biofilm ». L’analyse des coliformes totaux permet notamment d’obtenir de l’information sur la vulnérabilité possible d’un puits à la pollution de surface.
Présence de bactéries E. coli ou entérocoques dans mon eauL’eau potable ne doit contenir aucune trace de bactéries E. coli ou entérocoques. Si c’est le cas, il est essentiel de maintenir cette eau en ébullition durant au moins une minute avant de la consommer, ou de se procurer de l’eau potable provenant d’un réseau de distribution ou de l’eau embouteillée. Il faut également utiliser de l’eau bouillie ou de l’eau provenant de ces sources alternatives pour préparer des glaçons, des breuvages et des aliments pour bébés, laver les aliments qui seront mangés crus et se brosser les dents. On peut continuer d’utiliser l’eau du puits pour la douche et le bain (en prenant soin d’éviter de l’avaler), toutefois, les enfants et bébés devraient être lavés à l’éponge. Ces recommandations doivent être suivies jusqu’à ce que des analyses subséquentes révèlent la conformité de l’eau aux normes. Il est recommandé de déterminer la source de la contamination et d’apporter, si possible, les correctifs appropriés. Ensuite, un traitement choc de désinfection du puits peut être approprié, spécialement lorsque la contamination est liée à des circonstances particulières (fonte, pluie abondante, etc.). Comme un traitement choc peut endommager un équipement de traitement de l’eau, il est recommandé de débrancher le vôtre, s’il y a lieu, avant de débuter la procédure. La désinfection d’un puits s’effectue de la façon suivante :
Présence de coliformes totaux dans mon eauLa présence de coliformes totaux renforce l’importance de faire des analyses régulièrement et d’apporter les correctifs appropriés pour prévenir toute contamination fécale éventuelle. Si de nouvelles analyses confirment la présence de coliformes totaux en des concentrations excédant la norme (au-delà de 10 ufc/100 ml), il peut s’avérer pertinent d’effectuer un traitement choc de désinfection du puits. Déterminer la source de contaminationIl est important de déterminer la source de la contamination et d’apporter les correctifs appropriés pour améliorer la qualité de l’eau à long terme. Les sources locales de contamination peuvent être multiples :
Dans ces cas, il s’agit donc de procéder aux travaux requis pour corriger la situation ou de sensibiliser le responsable de la source de contamination. La personne aux prises avec un problème de contamination peut communiquer avec l’officier municipal concerné, qui l’aidera à orienter sa recherche de solutions. Des analyses subséquentes de la qualité de l’eau permettront de vérifier l’efficacité des correctifs apportés. La qualité de l’eau de mon puits en situation d’inondationLors d’une inondation, les propriétaires d’un puits individuel doivent prendre des précautions particulières, car de tels événements génèrent des risques importants pour la qualité de l’eau souterraine; celle-ci peut être contaminée à la fois par l’eau de la rivière et par des installations septiques situées à proximité. Pour prévenir les risques de maladies liées à la consommation d’eau contaminée, le Ministère recommande aux personnes touchées les mesures suivantes :
Quantité requise d’eau de Javel pour la désinfection d’un puitsOn recommande une concentration de 50 mg/l de chlore libre pour assurer la désinfection efficace d’un puits existant (utilisez une eau de Javel à 5 % non parfumée, achetée récemment, que l’on trouve sur le marché). Pour désinfecter un nouveau puits, les volumes d’eau de Javel inscrits dans les tableaux ci-dessous doivent être multipliés par cinq, puisqu’on recommande une concentration de 250 mg/l de chlore libre. Les tableaux ci-dessous permettent de déterminer les quantités à utiliser en fonction du diamètre et de l’épaisseur de la colonne d’eau. Épaisseur de la colonne d’eau dans le puitsL’épaisseur de la colonne d’eau dans le puits correspond à la profondeur du puits moins la profondeur de l’eau. Par exemple, dans un puits de 180 pieds de profondeur avec de l’eau à une profondeur de 30 pieds, l’épaisseur de la colonne d’eau est de 150 pieds (180 - 30). Pour les puits de surface, il est possible de mesurer facilement la profondeur du puits et celle de l’eau pour obtenir exactement l’épaisseur de la colonne d’eau. Pour ce faire, il faut utiliser un galon à mesurer très propre. Pour les puits tubulaires ou artésiens, ces données se trouvent dans le rapport de forage du puits. En l’absence de l’information sur la profondeur de l’eau, considérez la profondeur du puits comme étant l’épaisseur de la colonne d’eau. Si vous ne connaissez pas la profondeur du puits, vous pouvez vous adresser à la municipalité, qui détient normalement cette information. Il est aussi possible de consulter le système d’information hydrogéologique du Ministère ou de communiquer avec lui par courriel à puits.info@environnement.gouv.qc.ca. Quantités applicables à un puits de surfaceUn puits de surface est généralement constitué de tuyaux en béton superposés dont le diamètre est le plus souvent supérieur à 600 millimètres. Sa profondeur excède rarement neuf mètres.
Quantités applicables à un puits tubulaire ou artésienUn puits tubulaire est foré lorsque la nappe d’eau souterraine est profonde ou lorsque la surface est rocheuse. Il est généralement constitué d’un tuyau d’acier d’un diamètre inférieur à 80 millimètres et d’une longueur de plus de six mètres.
Outil de calcul pour la désinfection d'un puits Les nitrates-nitrites…Les principales sources de nitrates-nitrites sont les fertilisants agricoles, le fumier, les rejets sanitaires et la décomposition d’organismes végétaux et animaux. Les nitrates et nitrites que contiennent ces matières sont entraînés vers les eaux de surface et les nappes d’eau souterraine par l’infiltration de la pluie ou la fonte des neiges. Les infiltrations sont donc plus importantes au printemps et à l’automne. La présence de nitrates-nitrites dans mon eauAu-delà de 5 mg/l Une concentration de nitrates-nitrites supérieure à 5 mg/l dans un puits indique généralement une influence du milieu agricole et justifie un suivi de ce paramètre au moins deux fois par année, puisque les concentrations peuvent augmenter avec le temps. Au-delà de 10 mg/l Si la concentration de nitrates-nitrites détectée dans l’eau excède la norme précisée dans le Règlement sur la qualité de l’eau potable, soit 10 mg/l, cette eau ne doit pas être utilisée pour l’alimentation des nourrissons ni consommée par les femmes enceintes. La population en général doit également éviter le plus possible de consommer régulièrement une eau dont la concentration en nitrates-nitrites excède la norme. Pour plus de précisions sur les recommandations applicables, les personnes touchées sont invitées à s’adresser à la direction de santé publique de leur région ou à consulter le site Web Québec.ca. Déterminer la source de contamination Il est important de déterminer la source de contamination et de procéder, si possible, aux travaux requis. La contamination peut être causée par l’épandage de fumier ou d’engrais chimiques à proximité du puits, ou par les installations septiques avoisinantes. Vous pouvez contacter un représentant de la direction régionale du Ministère de votre territoire afin de trouver une solution appropriée. Mon eau ne respecte toujours pas les normes de qualité…Si toutes les démarches mentionnées précédemment se sont avérées infructueuses, il est toujours possible d’obtenir une eau de bonne qualité en procédant à l’installation d’un ou de plusieurs appareils de traitement spécialement conçus pour éliminer les problèmes révélés par les résultats de l’analyse. La Régie du bâtiment du Québec fixe des exigences à l’égard des types de dispositifs de traitement pouvant être installés dans les résidences. Pour choisir le système de traitement approprié, on peut communiquer avec une entreprise spécialisée en matière de traitement de l’eau. Les produits certifiés conformes aux normes NSF/ANSI applicables sont reconnus comme efficaces en ce qui a trait au respect des normes de qualité. Par ailleurs, il est essentiel que de tels systèmes de traitement soient installés par une personne qualifiée, et utilisés et entretenus selon les recommandations du fabricant.
Faire analyser mon eau…Pour procéder à l’analyse de l’eau d’un puits, il est recommandé de s’adresser à l’un des laboratoires accrédités par le Ministère. La liste complète des laboratoires accrédités est mise à jour régulièrement dans le site Internet du Ministère. Le laboratoire avise immédiatement le propriétaire du puits si la qualité de l’eau ne correspond pas aux normes établies. En plus de l’analyse des paramètres mentionnés précédemment, l’analyse d’autres paramètres (hydrocarbures, solvants, pesticides, etc.) peut s’avérer pertinente si l’on soupçonne la présence d’activités polluantes dans son secteur. Des méthodes adéquates de prélèvement des échantillons sont essentielles pour s’assurer de la validité des résultats. Pour plus de détails, vous pouvez consulter l'annexe 4 du Règlement sur la qualité de l’eau potable. De manière générale, il est recommandé de rapporter tout résultat d’analyse montrant le dépassement d’une norme chimique à la direction de santé publique de sa région afin d’obtenir des conseils sur l’eau destinée à la consommation humaine. Les coordonnées des directions de santé publique sont diffusées à l’adresse Internet suivante : http://publications.msss.gouv.qc.ca/acrobat/f/documentation/preventioncontrole/14-268-02W.pdf. Pour plus de renseignements…Communiquez avec le Renseignements généraux du Ministère ou la direction régionale de votre territoire.
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