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Qualité des eaux des rivières aux Outardes, Manicouagan et Moisie
1979-1996
Acidité des lacs de la région de la Côte-Nord
Dans le cadre du réseau de surveillance de l'acidité des lacs du Québec
(RESSALQ), une vaste campagne d'échantillonnage a été menée sur 1 253 lacs du bouclier
canadien.
Les lacs et les rivières de la Côte-Nord figurent parmi les plus
vulnérables à l'acidification sur le territoire québécois. Cette extrême sensibilité
vient de la nature de la roche en place et des sols. La minceur des sols et leur faible
contenu en éléments carbonatés y contribuent aussi beaucoup. Les eaux de surface sont
toutefois moins affectées par les retombées acides d'origine anthropique (sulfates et
nitrates) que celle des autres régions du Québec méridional. Les dépôts humides de
sulfates varient entre 8 et 12 kg/ha·an.
La proportion de lacs acides sur la Côte-Nord est très élevée, 33 % des lacs
présentant un pH <5,5. En ce qui concerne les rivières aux Outardes, Manicouagan et
Moisie, une forte densité de lacs acides est observée au centre de leur bassin versant.
L'acidité de ces lacs est principalement d'origine naturelle et provient de l'influence
des acides organiques. La majorité des autres lacs présentent des pH compris entre 5,5
et 6,0. Très peu de plans d'eau montrent un pH plus grand que 6,0. Les faibles dépôts
acides d'origine anthropique peuvent néanmoins ajouter à la forte acidité naturelle
déjà présente. Les réductions d'émissions de SO2 n'auront que peu
d'influence sur la réversibilité de l'acidité de ces eaux de surface. Sur le plan
biologique, plusieurs lacs de cette région sont vierges et n'ont jamais abrité de
populations de poissons. Par contre, on a observé des populations viables d'ombles de
fontaine dans certains lacs naturellement acides de pH > 5,0.
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