Concentrations de métaux et toxicité de l’eau de la
rivière Charest
en aval de l’ancien site minier de Notre-Dame-de-Montauban
Des études réalisées en 2002-2003 et en 2005 ont démontré que l’ancien
site minier de Notre‑Dame-de-Montauban (région de Portneuf) draine des
métaux vers la rivière Charest et y cause des dépassements des critères de
qualité de l’eau pour la protection de la vie aquatique. Des
échantillonnages supplémentaires ont été réalisés en 2007 pour vérifier si
ces apports en métaux ont des impacts sur la vie aquatique de la rivière.
Ces échantillonnages ont porté sur les concentrations de métaux totaux et de
métaux dissous, ainsi que sur la toxicité de l’eau, évaluée en laboratoire à
l’aide des essais utilisant l’algue unicellulaire Pseudokirchneriella
subcapitata, le crustacé Ceriodaphnia dubia et le mené
tête-de-boule Pimephales promelas. Des échantillonnages ont aussi
été réalisés pour évaluer l’état des communautés de diatomées benthiques et
d’invertébrés benthiques.
Les résultats démontrent qu’à environ un kilomètre en aval de l’ancien
site minier, l’eau de la rivière Charest est toxique pour les trois
organismes testés en laboratoire et qu’elle a des effets sur les diatomées
benthiques. À environ six km en aval, l’eau n’est plus toxique pour le
crustacé et le mené, mais l’algue unicellulaire et les diatomées sont encore
affectées. Environ 30 km plus loin en aval, dans le cours inférieur de la
rivière Charest, aucun des indicateurs biologiques ne signale d’effet
attribuable à l’ancien site minier.
Les trois essais de toxicité ont été suffisamment sensibles pour signaler
la toxicité en aval immédiat de l’ancien site minier. Cependant, l’essai
avec l’algue s’est avéré plus sensible que les deux autres et a fourni des
résultats plus cohérents avec le gradient des concentrations de métaux dans
la rivière et avec les effets constatés sur les diatomées benthiques.
Les résultats démontrent aussi deux avantages de la mesure de la fraction
dissoute des métaux par rapport à la forme totale. Le premier avantage est
une plus grande capacité à distinguer les différences de concentrations
entre les stations d’échantillonnage. Cette capacité tient à une plus faible
variabilité intrastation des concentrations pour la fraction dissoute,
celle-ci étant moins affectée par les hausses occasionnelles de matières en
suspension associées aux épisodes de débits élevés. Le deuxième avantage à
mesurer la fraction dissoute est une moindre propension à générer des faux
positifs, c’est-à-dire des échantillons qui dépassent des critères de
qualité de l’eau pour certains métaux, sans pour autant présenter de
toxicité. La forme totale, plus affectée par les matières en suspension, est
plus susceptible de produire de tels résultats.
Rapport
(format PDF,
522 ko)
BERRYMAN, David, Isabelle GUAY et Johannie BEAUDOIN,
2012. Concentrations de métaux et toxicité de l’eau de la rivière
Charest en aval de l’ancien site de Notre-Dame-de-Montauban,
Québec, ministère du Développement durable, de l’Environnement et des
Parcs, Direction du suivi de l’état de l’environnement, ISBN
978-2-550-63953-4 (PDF), 40 pages.
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