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Qualité des eaux du fleuve Saint-Laurent, 1990 à 1997 - SommairePrincipaux constatsEn amont du bassin de La Prairie, la qualité bactériologique et physico-chimique de leau est bonne, les valeurs de lIQBP variant entre 79 et 89 (figure 1). Au cours des étés 1995 et 1996, on ny a observé aucun dépassement du critère de qualité pour la baignade (200 c.f./100 ml) et aucun dépassement du critère lié à la turbidité et à la qualité de leau brute destinée à lapprovisionnement en eau potable (5 UNT). On a seulement noté une très faible fréquence de dépassement du critère lié au phosphore et à la protection du plan deau contre leutrophisation (0,030 mg/l). Pour ce qui est des paramètres associés à la protection de la vie aquatique (oxygène dissous, azote ammoniacal, pH et DBO5), aucun dépassement de critère na été observé. À toutes les autres stations déchantillonnage situées plus en aval (à lexception dune station située dans le panache de lémissaire de la Communauté urbaine de Montréal), aucun dépassement de critère na été constaté pour ces paramètres.
Lanalyse temporelle des données recueillies dans le canal de Beauharnois et à la prise deau de LaSalle montre une baisse significative des matières en suspension, de la conductivité, de la turbidité et des concentrations de phosphore, ainsi quune hausse de lazote total (tableau 1). Pour les nitrites-nitrates et lazote ammoniacal, les tendances ne sont cependant pas significatives. Les baisses de phosphore résulteraient de la déphosphatation des eaux usées domestiques dans le bassin des Grands Lacs ainsi que de la diminution des quantités de phosphore utilisées comme fertilisant. La hausse observée pour lazote, essentiellement sous forme de nitrites et nitrates, pourrait être liée en partie à la baisse de production primaire dans les Grands Lacs. La baisse de conductivité serait quant à elle liée à la diminution des rejets industriels en amont. |
Tableau 1. Évolution temporelle de la qualité de l'eau aux
stations principales
du fleuve Saint-Laurent, 1990 à 1997.
La qualité de l'eau est bonne jusqu'à la hauteur de l'île de Montréal, mais se détériore par la suite. Elle est très mauvaise dans le panache de lémissaire de la CUM (IQBP de 0), où lon observe une forte contamination bactériologique (teneurs médianes supérieures à 6 000 c.f./100 ml). Les principaux problèmes et pertes d'usages affectent les masses deau occupant le centre du fleuve et longeant la rive nord du fleuve, en aval de lîle de Montréal. Ils résultent principalement de la contamination bactériologique provenant des eaux usées non traitées de Laval, des débordements deaux usées survenant par temps de pluie et des rejets des stations dépuration de la CUM et du Centre dépuration des eaux de la rive sud (CERS). Ces dernières stations, bien que dotées dun système de traitement physico-chimique, ne désinfectent pas les eaux traitées avant leur rejet au fleuve. La contamination bactériologique issue de la région de Montréal commence à s'estomper dans le lac Saint-Pierre, mais persiste jusqu'à la hauteur de Gentilly, à environ 125 km en aval de Montréal. La qualité bactériologique des eaux longeant lîle de Montréal sest par contre continuellement améliorée entre 1991 et 1996, à la suite du raccordement supplémentaire et graduel de près de 800 000 personnes à la station de la CUM. Les décomptes de coliformes fécaux ont ainsi subi une baisse significative, passant denviron 4 700 par 100 ml, en 1991, à moins de 500 par 100 ml à lété 1996 (figure 2).
Figure 2. Évolution temporelle des concentrations estivales de coliformes fécaux
Linterception, au cours de lété 1992, des eaux usées des municipalités de la rive sud et la mise en service du CERS, en septembre 1992, ont grandement amélioré la qualité des eaux du fleuve longeant la rive sud dans le secteur Longueuil-Tracy. La qualité de leau à la prise deau de Varennes était satisfaisante (IQBP de 74, étés 1993 et 1994) et la contamination bactériologique, faible. Entre 1990 et 1995, on y a constaté une diminution des teneurs en coliformes fécaux. La tendance observée est une tendance par saut, la cassure dans les données correspondant à la date de mise en service du CERS à lété 1992. La teneur médiane est ainsi passée de 232 c.f./100 ml à 76 c.f./100 ml, et la fréquence de dépassement du critère associé à la baignade de 48 %, pendant les étés 1990 et 1991, à 9 % pour les étés 1992 à 1994.
Un peu plus en aval, la qualité de leau à la prise deau de Contrecoeur est satisfaisante (IQBP de 71). La contamination bactériologique est faible et aucun dépassement du critère relatif à la baignade na été constaté. On y observe cependant à loccasion une turbidité et des concentrations de phosphore qui sont trop élevées. Ainsi, au cours des étés 1995 et 1996, la fréquence de dépassement du critère associé à chacun de ces descripteurs a atteint 29 %. La prise deau de cette municipalité se trouve en eau peu profonde, entre la rive et les îles de Contrecoeur, dans une zone où lécoulement est lent, ce qui en fait un endroit sensible à leutrophisation. On y a toutefois constaté, entre 1990 à 1997, une diminution significative des concentrations de phosphore, de la turbidité, des matières en suspension et des teneurs en coliformes fécaux. Ces tendances sont toutes des tendances par saut, la cassure dans les données correspondant à la date de mise en service du CERS au cours de lété 1992. Les teneurs médianes en phosphore total sont ainsi passées de 0,045 mg/l à 0,020 mg/l et celles des coliformes fécaux, de 258 c.f./100 ml à 41 c.f./100 ml (figure 3).
Figure 3. Évolution temporelle des concentrations en coliformes fécaux
à la prise d'eau de Contrecoeur, 1990 à 1997.
Le tableau 2 présente les tendances temporelles observées pendant les périodes estivales 1990 à 1996 aux stations secondaires du fleuve Saint-Laurent. En amont du lac Saint-Pierre, la majorité des stations déchantillonnage présentent des tendances significatives à la baisse pour le phosphore total, la conductivité et les coliformes fécaux. En aval du lac Saint-Pierre, on observe, à la majorité des stations, des tendances significatives à la baisse pour la conductivité et la turbidité, et à la hausse pour lazote total.
Tableau 2. Évolution temporelle de la qualité de l'eau aux
stations secondaires
du fleuve Saint-Laurent, étés 1990 à 1996.
La qualité de leau du fleuve à la hauteur de Québec est satisfaisante, lIQBP variant entre 69 et 72 selon la station. La contamination bactériologique compromet cependant la baignade à certains endroits et à certains moments. En effet, alors quaucun dépassement du critère relatif à la baignade nest observé aux prises deau de Sainte-Foy et Lauzon, les masses deau coulant dans le chenal des Grands Voiliers et sous le pont de lîle dOrléans présentent des fréquences de dépassement qui oscillent entre 20 % et 50 %. Pour ce qui est du critère relatif à la pratique sécuritaire dactivités nautiques (1 000 c.f./100 ml), aucun dépassement na été observé. Pour le phosphore, la fréquence de dépassement du critère varie entre 30 % et 67 %, selon la station déchantillonnage, et pour la turbidité, entre 10 % et 33 %. Il faut cependant noter que cette section du fleuve ne constitue pas une zone sensible à leutrophisation à cause des conditions hydrodynamiques qui y prévalent.
Lanalyse des séries chronologiques révèle une baisse significative des concentrations de phosphore total à la prise deau de Sainte-Foy et de Lauzon, ainsi quune baisse des matières en suspension, de la turbidité et des teneurs en coliformes fécaux à la prise deau de Lauzon (figure 4). Les tendances observées sont des tendances par saut, la date du saut se situant au printemps 1992, au moment de la mise en service des stations dépuration de la Communauté urbaine de Québec.
Figure 4. Évolution temporelle de la turbidité à la prise d'eau de Lauzon, 1990 à 1997.
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