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Teneurs en métaux et en composés organochlorés dans les
lacs de la région de Chibougamau et d’Oujé-Bougoumou (2001-2005)
Faits saillants
Introduction
Afin d’évaluer la qualité de la
ressource halieutique en relation avec les activités minières dans la
région de Chibougamau et d’Oujé-Bougoumou, le ministère du Développement
durable, de l’Environnement et des Parcs et le ministère des Ressources
naturelles et de la Faune ont procédé, de 1998 à 2005, à des études sur
des lacs de cette région.
Ce rapport présente les résultats
recueillis en 2001 et 2002 ainsi que ceux obtenus en 2003, 2004 et 2005.
Les études ont porté principalement sur
la mesure des teneurs en métaux et en composés organiques dans les
différentes espèces de poissons et les sédiments des lacs aux abords
desquels ont été concentrées les principales activités minières de cette
région (lacs aux Dorés, Chibougamau et Obatogamau) ainsi que dans un lac
témoin (lac Waconichi); l’eau et les mollusques pélécypodes ont aussi été
analysés aux lacs aux Dorés et Chibougamau. D’autres lacs de la région ont
été étudiés pour les besoins de la communauté crie d’Oujé-Bougoumou qui
les utilise pour la pêche de subsistance. Ces lacs sont aussi fréquentés
par les Jamésiens et la population du Québec en général pour la pêche
sportive.
Faits saillants
Les activités minières aux lacs aux
Dorés et Chibougamau ont causé la contamination des sédiments par
plusieurs métaux, dont les principaux sont l’arsenic, le cuivre, le nickel
et le zinc. Les carottes de sédiments montrent un enrichissement important
des sédiments par ces métaux au cours des ans.
Au lac aux Dorés, la contamination est
observée dans les secteurs près des activités minières de la mine Copper
Rand et Principale et de leur parc à résidus. Les teneurs élevées en
cuivre mesurées dans les sédiments s’étendent à plus de 3,5 km en aval du
parc à résidus de la mine Principale.
Au lac Chibougamau, cette contamination
est limitée aux sites situés près du parc à résidus de Eaton Bay, la
pointe au Bouleau et la mine Henderson I, soit un secteur d’environ 4 km2.
Toutefois, ce secteur comprend des frayères, lesquelles sont des sites
fragiles importants et essentiels à la survie des populations de touladi
du lac.
Tous les métaux mesurés dans l’eau
montrent des concentrations inférieures aux critères pour la protection
des organismes aquatiques.
Les teneurs élevées en arsenic, en
cuivre, en nickel et en zinc dans les sédiments prélevés près des parcs à
résidus miniers aux lacs aux Dorés et Chibougamau n’ont pas eu d’incidence
perceptible sur les teneurs mesurées dans la chair des poissons; elles
sont du même ordre que celles observées au lac témoin (Waconichi).
Les teneurs en arsenic, en cadmium, en
chrome et en plomb mesurées dans la chair des poissons sont faibles ou se
situent sous le seuil de détection.
Les activités minières actuelles aux
lacs aux Dorés et Chibougamau ne sont pas considérées comme une source de
contamination en mercure, en BPC, en dioxines et en furanes pour le milieu
aquatique, tel que l’indiquent les mesures effectuées dans les résidus
miniers ou les effluents miniers.
Aux lacs aux Dorés et Chibougamau, la
contamination par les métaux de la chair des poissons est limitée au
mercure. Cette contamination n’est toutefois pas associée aux activités
minières, mais à d’autres phénomènes non déterminés spécifiquement, tels
que la pollution aéroportée, l’utilisation des sols et les
caractéristiques des lacs. La contamination mercurielle mesurée n’est
toutefois pas inhabituelle et se compare à celle observée à plusieurs
endroits au Québec.
Les activités minières près de la
rivière Nemenjiche aux lacs Obatogamau ont causé la contamination des
sédiments de la rivière Nemenjiche et des lacs Obatogamau (lac La Dauversière
et Le Royer) par l’arsenic, le cuivre et le mercure. Les carottes de
sédiments montrent un enrichissement important des sédiments par ces
métaux au cours des ans. La contamination en mercure la plus importante
aurait eu lieu il y a plusieurs années, la couche de surface étant moins
contaminée que les couches antérieures.
Les teneurs en mercure mesurées dans
l’effluent minier indiquent que l’effluent n’était pas une source
significative de contamination par le mercure lors de l’échantillonnage.
Les teneurs en mercure mesurées dans
les sédiments de la rivière Nemenjiche pourraient avoir causé une
augmentation des teneurs en mercure dans les poissons de ce secteur, de
l’ordre de 22 % à 100 %, selon les espèces. Toutefois, une partie de cette
augmentation pourrait être attribuable à la présence de poissons plus
âgés. Malgré les écarts observés, la contamination mercurielle mesurée
n’est pas inhabituelle et se compare à celle mesurée à plusieurs endroits
au Québec.
De manière générale, pour l’ensemble de
l’étude, les poissons piscivores comme le doré jaune, le doré noir, le
grand brochet, la lotte et le touladi de tailles moyenne et grande
présentent les teneurs en mercure les plus élevées et fréquemment
supérieures à la directive de Santé Canada pour la commercialisation des
produits de la pêche, établie à 0,5 mg/kg. Ces espèces peuvent toutefois
être consommées, mais en suivant les recommandations mentionnées dans le
Guide de consommation du poisson de pêche
sportive en eau douce publié conjointement par le ministère du
Développement durable, de l’Environnement et des Parcs et le ministère de
la Santé et des Services sociaux ou suivant les recommandations de la
Direction de santé publique de cette région.
Les teneurs en BPC, en dioxines et en
furanes mesurées dans la chair des poissons sont inférieures aux
directives de Santé Canada pour la commercialisation des produits de la
pêche, établies à 2 mg/kg et 15 ng/kg respectivement.
Les teneurs en BPC mesurées dans le
foie des grands corégones, des touladis et des lottes excèdent
occasionnellement la directive de Santé Canada. Les teneurs en dioxines et
en furanes sont aussi plus élevées que dans le foie des spécimens des
autres espèces, bien qu’inférieures à la directive de Santé Canada. La
présence de cadmium et de mercure en quantité significative dans le foie
montre que cet organe est une source d’exposition à considérer.
Conclusion
Le présent rapport démontre l’existence
de teneurs élevées en plusieurs métaux dans les sédiments près des parcs à
résidus miniers. Les activités minières aux lacs aux Dorés et Chibougamau
ont causé la contamination des sédiments par plusieurs métaux, dont les
principaux sont l’arsenic, le cuivre, le nickel et le zinc. Les carottes
de sédiments montrent un enrichissement important des sédiments par ces
métaux au cours des ans.
Dans la chair des poissons, seules les
teneurs en mercure excèdent la directive pour la commercialisation des
produits de la pêche. Aux lacs aux Dorés et Chibougamau, cette
contamination n’est toutefois pas associée aux activités minières mais
plutôt à d’autres phénomènes tels la pollution aéroportée, l’utilisation
des sols et les caractéristiques morphologiques et physiques des lacs.
Au lac Obatogamau, la contamination en
mercure des sédiments de la rivière Nemenjiche pourraient avoir causé une
augmentation des teneurs en mercure dans les poissons. La contamination
mercurielle des poissons n’est toutefois pas inhabituelle et se compare à
celle observée à plusieurs endroits au Québec.
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