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Étude sur la qualité de l'eau potable dans sept bassins versants en surplus de fumier et impacts potentiels sur la santéSommaire
Format PDF, 553 ko Auteurs
1. Origine du projetAu cours des trente dernières années, les techniques agricoles ont évolué très rapidement entraînant la mécanisation poussée et l’usage de produits chimiques dans l’exploitation des terres cultivées. Les activités traditionnelles sont devenues plus spécialisées, surtout dans le domaine de l’élevage. Dans certaines régions du Québec, le fait de concentrer plus d’animaux par unité de surface crée une pression croissante sur l’environnement, ce qui soulève des inquiétudes quant à la qualité de l’eau dans ces territoires. Dans les régions rurales, la population s’approvisionne en eau par des puits individuels ou par un aqueduc qui est alimenté par l’eau de surface ou par l’eau souterraine. L’impact des activités agricoles intensives sur ces sources d’approvisionnement et les risques éventuels pour la santé sont mal connus. C’est pourquoi le ministère de l’Environnement, de concert avec l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ), le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) et le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ), a coordonné une étude de caractérisation de la qualité de l’eau souterraine et des risques environnementaux et sanitaires associés aux productions animales. Ce projet, qui s'appelle Étude sur la qualité de l’eau potable dans sept bassins versants en surplus de fumier et impacts potentiels sur la santé, s’est déroulé sur le territoire de sept bassins versants de rivières dont la qualité des eaux de surface est détériorée, en particulier à cause des concentrations excédentaires de phosphore. Les régions qui ont été étudiées sont :
Localisation des bassins versants à l'étude 2. Objectifs et stratégieLe projet visait à évaluer les liens qui existent entre la qualité de l’eau de consommation, l’état de la santé des populations et l’intensité des activités agricoles, notamment les productions animales. Le projet comportait quatre objectifs :
Le projet associait deux axes de recherche étroitement liés qui sont la caractérisation de la qualité de l’eau de consommation et les effets sur la santé en milieu agricole. Souvent, les équipes de recherche oeuvrant dans ces deux secteurs d’activités évoluent indépendamment. Leur association dans le cadre du projet a été l'occasion d'étudier la situation d'une façon beaucoup mieux intégrée. Ainsi, on a synchronisé la caractérisation de la qualité de l’eau des résidences en milieu rural avec une enquête sur l’incidence de gastro-entérites, laquelle a été complétée par une évaluation des risques que courent les gens exposés aux nitrates. Cet élément central du projet est complété par des études sur les habitudes de consommation d’eau des adultes et des nourrissons, par une étude sur l'incidence de gastro-entérites qui est fondée sur le nombre d'hospitalisations et sur les registres de maladies à déclaration obligatoire des Directions de santé publique, par une étude traitant de l’influence de la vulnérabilité des aquifères sur l’occurrence de contamination de l’eau des puits individuels et enfin par une étude de la qualité de l’eau (souterraine et de surface) servant de sources d’approvisionnement des réseaux municipaux de distribution d’eau potable. Pour réaliser ce projet, 2 070 puits de résidences privées, répartis dans 159 municipalités et 144 sources d’approvisionnement (94 en eau souterraine et 50 en eau de surface) ont été échantillonnés. Par ailleurs, 1 164 familles ont accepté de participer à l’enquête sur les risques de gastro-entérite. Parallèlement, des enquêtes téléphoniques sur les habitudes de consommation ont permis aux chercheurs de bénéficier de la collaboration de 8 996 adultes et de 642 parents de nourrissons. Pour évaluer objectivement les impacts de l’agriculture intensive, le territoire a été divisé en deux zones, auxquelles réfère la plupart des études du projet : (1) une zone d’agriculture intensive regroupant des municipalités où l’activité agricole (culture et élevage) couvre 25 % ou plus du territoire et dont le bilan de phosphore (P2O5)1 se révèle excédentaire (municipalités en surplus de fumier) et (2) une zone témoin représentée par des municipalités rurales où l’activité agricole est faible (utilisation de moins de 25 % du territoire) et dont le bilan de phosphore est négatif. 1 Le bilan de phosphore à la surface du sol tel que défini dans le Règlement sur la réduction de la pollution d’origine agricole était utilisé comme indicateur de l’intensité de la production animale. |
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