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Réserve écologique Fernald
Située à quelque 20 kilomètres au sud de la ville de Cap-Chat, dans la
municipalité régionale de comté de Matane, la réserve écologique Fernald occupe une
superficie de 708,47 hectares.
La réserve écologique Fernald assure la protection d'une portion de l'imposant
versant nord des monts Chic-Chocs où se retrouvent des groupements végétaux appartenant
aux domaines climaciques de la sapinière à bouleau jaune, de la sapinière à bouleau
blanc et de la sapinière à épinette noire. Ces domaines climaciques sont représentés
par des éléments des trois régions écologiques suivantes: Lac Matapédia et Gaspésie,
Bas et Moyens Monts Notre-Dame et Monts Chic-Chocs. Également, la réserve écologique
protège des espèces floristiques désignées et susceptibles d'être désignées
menacées ou vulnérables.
Le relief du territoire de la réserve écologique est vallonné dans la partie
inférieure du versant. La déclivité prend de l'ampleur entre les 250 et
450 mètres d'altitude et s'accentue brusquement pour atteindre les sommets aplatis
(tables) des monts Collins, Mattawees et Fortin à une altitude de près de
1 100 mètres.
L'assise rocheuse est représentée par deux unités appartenant au groupe géologique
de Shickshock. La première, l'unité du Bras au Saumon, correspond à la partie
accidentée du relief de la réserve écologique et est composée de roches volcaniques.
La seconde, l'unité du lac Matapédia, est constituée d'un assemblage de roches
volcaniques et sédimentaires dont l'arkose et le schiste ardoisier.
Les glaciers du Wisconsin ont couvert l'ensemble du territoire. Ils ont mis en place
une couverture de till dans la partie inférieure des versants de faible déclivité et
ont modelé des cirques dans les versants abrupts. Ces derniers, au pied desquels se sont
accumulés des dépôts de colluvionnement de granulométrie très variée, sont surtout
constitués de roc. Les dépôts des sommets sont, selon ces caractéristiques, davantage
associés à un manteau résiduel qu'à un till. Les champs de blocs sont fréquents et
des formes de cryoturbation (cercle et polygone de pierres, par exemple) sont bien
représentées.
 |
Une protection pour des espèces menacées
vivant sur les
flancs des Chic-Chocs :
la réserve
écologique Fernald. |
La végétation qui colonise le versant des monts Chic-Chocs s'organise selon une
séquence altitudinale. La partie inférieure du versant jusqu'à l'altitude de
450 mètres est l'hôte de l'érablière à sucre et de l'érablière à bouleau
jaune et sapin. Le cerisier tardif a été observé dans ces peuplements. Entre les
altitudes de 450 à 700 mètres, l'érablière fait graduellement place à la
sapinière à sapin baumier et à la sapinière à bouleau blanc. À mi-pente, la
sapinière se transforme graduellement en forêt subalpine ouverte et, sur les hauts de
pente et les sommets, elle est remplacée par la forêt rabougrie (krummolz).
Les crêtes dénudées et les parois rocheuses exposées comportent une flore alpine
diversifiée dont certaines espèces sont désignées menacées ou vulnérables ou sont
susceptibles d'être ainsi désignées. Les principales espèces, incluant celles des
milieux humides à drainage oblique, sont: l'arnica de Griscom sous-espèce de Griscom et
le séneçon fausse-cymbalaire, qui sont désignées, l'arnica à aigrette brune, le Cirsium
muticum var. monticolum, Festuca altaica, la gnaphale de Norvège, le
pâturin de Fernald et la saxifrage des neiges variété de la Gaspésie qui sont
susceptibles d'être désignées. Le toponyme de la réserve écologique est donné en l'honneur de Merritt Lyndon
Fernald (1873-1950) qui a fait connaître, à l'échelle mondiale, la flore des
Chic-Chocs. Parmi les territoires explorés par Fernald et dont il révéla la richesse,
citons les environs des monts Logan, Coleman, Pembroke, Fortin et Matawees. Un passage
entre ces deux derniers porte le nom de « Passe à Fernald ». En 1938, l'Université de
Montréal le nomma docteur honoris causa et en 1949, l'Institut botanique de Montréal lui
décerna la médaille Marie-Victorin.
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