
Les aventures de Rafale
L’eau potable : d’où provient l’eau que je bois?
Au fil de l'eau potable... en ville
Je n’ai pas résisté longtemps à l’idée de retrouver l’entrain de la
ville! Nous enfourchons nos bicyclettes en direction de Québec. Nous longeons
le fleuve Saint-Laurent jusqu’au Vieux-Québec.
La foule de touristes et de Québécois qui déambule dans les rues étroites m’étourdit et me réjouit! La longue randonnée à bicyclette nous a donné soif, à Mélodie et à moi. Nous nous rendons à une buvette extérieure pour remplir nos gourdes. Comme à mon habitude, je pose plein de questions à ma tante biologiste. Mais d’où vient donc l’eau que je bois présentement?
Elle
vient du lac Saint-Charles, Rafale. Elle a été rendue potable
à la station de traitement d’eau de la ville de Québec.
Et comment
fait-on pour rendre l’eau d’un lac bonne à boire?
Il
y a plusieurs étapes pour y arriver! J’ai visité la station de traitement d’eau
l’année passée. Je vais essayer de t’expliquer le processus simplement.
Nous nous assoyons près du château Frontenac et nous regardons les amuseurs publics faire des exploits incroyables pendant que Mélodie m’explique le fonctionnement de la station.
La station de traitement d'eau
Lorsque
l’eau arrive à la station, on lui injecte d’abord du chlore à l’état
gazeux pour la désinfecter. On ajoute ensuite un produit chimique, l’alun,
pour que les saletés en
suspension et en solution dans l’eau se rassemblent et forment de plus grosses
particules, qu’on nomme floc. Elles seront ensuite plus faciles à ramasser.
Un traitement personnalisé Toutes les stations de traitement d’eau n’utilisent pas les mêmes étapes pour produire de l’eau potable. Les traitements apportés à l’eau dépendent de sa source et de sa qualité à son arrivée à la station. Par exemple, pour certaines stations s’approvisionnant dans des sources souterraines, aucun traitement n’est nécessaire ou une simple chloration suffit à produire de l’eau potable de qualité. D’autres stations doivent effectuer des traitements. |
Je suppose qu’on
les ramasse avec un filtre, comme dans les piscines?
Non.
En fait, on ajoute du sable en même temps que l'alun afin qu'il s'agglutine au
floc. Le floc devient ainsi plus pesant et il s’accumule au fond des bassins de décantation.
À ce moment-là, la couleur et la transparence de l’eau sont nettement
améliorées.
Qu’est-ce qu’on
fait après?
On
filtre l’eau. Elle traverse des filtres de gravier, de sable et d’anthracite,
un charbon très pur. Ensuite, on ajoute de l’ozone pour désinfecter l’eau.
L’ozone permet de tuer les virus et les bactéries. À cette étape, l’eau
perd son goût et son odeur.
Est-ce
que le traitement est terminé?
Non,
pas encore.
On termine le traitement de l’eau en y ajoutant un peu de chlore pour qu’elle
conserve la même qualité tout au long du réseau de distribution. Sans le
chlore, d’autres bactéries pourraient la contaminer dans les tuyaux. On
ajoute aussi du polyphosphate pour protéger les tuyaux contre la corrosion. On
ajuste le pH
avec de l’eau
de chaux. Et finalement, on dissout des fluorures dans l’eau pour
prévenir la carie dentaire, comme chez le dentiste!
Et ensuite l’eau
est envoyée dans le réseau de distribution?
Oui,
après son traitement complet qui dure six heures, elle
reprend son chemin vers l’aqueduc. L’eau potable est acheminée aux robinets
par l’effet de la pression.
Une qualité assurée
Est-ce qu’on
vérifie encore la qualité de l’eau, quand elle coule des robinets?
Bien
sûr! L’eau doit répondre aux normes du ministère de l’Environnement du
Québec, qui sont parmi les plus sévères en Amérique du Nord.
Et à l'aide
de quels tests contrôle-t-on sa qualité?
On
réalise trois types de tests. Le contrôle bactériologique quotidien permet de déceler
la présence de bactéries qui pourraient affecter la santé. On
effectue aussi le contrôle physico-chimique pour vérifier la présence de 42 matières
organiques –quatre fois par année– et de 17 matières
inorganiques –une fois par année. Enfin, en plus des mesures
prises continuellement par les ordinateurs, un employé contrôle la désinfection toutes
les quatre heures. Il vérifie le taux de
chlore, le débit, la turbidité,
la température et le pH.
Arrive-t-il
quelquefois que, malgré tous ces traitements et ces tests, l’eau soit
contaminée quand même?
Oui,
ça peut
malheureusement arriver. Si on décèle des contaminants
bactériologiques dans l’eau,
un avis d’ébullition est lancé à toute la population desservie par le
réseau. L’avis dure jusqu’à ce qu’on ait trouvé et enrayé la source de
contamination.
Ouf! C’est
compliqué obtenir de l’eau potable! Au moins on est assuré de la qualité de
l’eau que l’on boit… Est-ce que l’eau suit le même chemin à la
campagne?
Non.
Mais je t’expliquerai cela un autre jour, quand nous visiterons l’île d’Orléans,
d’accord? Hep! Attention Rafale! Les jongleurs viennent te chercher pour que
tu participes à leur spectacle…
Trop tard! Je suis kidnappé par deux clowns qui me plantent entre eux et me lancent des balles à deux doigts de la tête! C’est comme ça que je suis devenu une grande vedette de la jonglerie… le temps d’un spectacle! Dois-je dire que j’ai eu tellement chaud que j’aurais bu toute l’eau du lac Saint-Charles ensuite?
Note : Texte révisé le 7 novembre 2001.
Année de publication : 2001