Une espèce exotique envahissante (EEE) est un végétal, un animal ou un micro-organisme (virus, bactérie ou champignon) introduit hors de son aire de répartition naturelle, qui colonise de nouveaux sites ou de nouvelles régions à un rythme rapide et qui peut former des populations dominantes. Son établissement et sa propagation peuvent constituer une menace pour l’environnement, l’économie ou la société.
La plupart des EEE sont introduites dans notre environnement par des activités humaines (vecteurs humains) telles que la vidange des eaux de ballast des navires, la navigation de plaisance, la pêche, l’aquariophilie, l’horticulture, l’agriculture, l’aquaculture et le commerce des animaux de compagnie. Le transport, notamment celui des marchandises, le bois d’emballage et le bois de chauffage sont aussi des vecteurs humains connus.
Une fois que les EEE sont établies dans un nouvel environnement, elles peuvent bénéficier de vecteurs naturels, tels les courants, les vents ou la faune, pour se propager.
L’introduction et la propagation des EEE peuvent avoir des impacts majeurs sur la biodiversité locale. Elles peuvent entrainer le déplacement des espèces indigènes sous l’effet de la prédation ou de la compétition dans la recherche de nourriture et d’autres ressources. Les EEE peuvent également diminuer la diversité génétique des espèces indigènes, en s’hybridant avec ces dernières, et constituer une menace pour certaines espèces rares ou vulnérables. De façon plus globale, les EEE peuvent altérer la composition des écosystèmes naturels et compromettre leur fonctionnalité.
Le contrôle et la gestion des EEE sont souvent difficiles et coûteux. Ces espèces peuvent avoir des répercussions négatives sur la productivité forestière, agricole ou aquacole. Les EEE peuvent même parfois influencer négativement la valeur des propriétés.
Les EEE peuvent également avoir des conséquences négatives sur le plan social. Elles peuvent notamment, affecter la santé humaine en augmentant les risques de maladies ou en causant de la souffrance à des humains ou à des animaux. Des activités récréatives pratiquées sur l’eau ou dans la nature, comme le canotage et la randonnée pédestre, peuvent également être limitées par la présence d’EEE.
Des gestes simples peuvent être posés (PDF, 8,3 Mo) afin de prévenir l’introduction et la propagation d’EEE lors d’activités professionnelles ou de loisirs. Les conseils s’adressent principalement aux :
Pour plus d’information, consultez les Méthodes pour prévenir l’introduction et la propagation d’espèces exotiques envahissantes.
Des informations sur les principales EEE du Québec et sur la manière de les reconnaître sont disponibles sur la plateforme Sentinelle. Cet outil permet également de transmettre des observations d’EEE et de consulter les observations transmises par les utilisateurs.
D’autres outils pour détecter des plantes aquatiques exotiques envahissantes sont disponibles.
Le Programme pour la lutte contre les plantes exotiques envahissantes est géré par la Fondation de la faune du Québec et financé par le gouvernement du Québec. Il soutient la réalisation d’interventions dans des milieux naturels à haute valeur écologique touchés par des plantes exotiques envahissantes. Il finance également des projets de transfert de connaissances visant à prévenir leur introduction et leur propagation, et à favoriser leur gestion.
Plusieurs plantes ont été introduites sur le territoire québécois de façon intentionnelle ou accidentelle depuis le début de la colonisation européenne, si bien qu’aujourd’hui, près du tiers de la flore vasculaire québécoise est exotique. Parmi ces plantes exotiques, celles qui ont la capacité de se propager agressivement peuvent devenir envahissantes dans certains milieux et/ou dans certaines circonstances.
Un petit nombre d’espèces floristiques exotiques envahissantes (EFEE) parvient à s’implanter dans les milieux naturels (humides, aquatiques ou terrestres) et peut éventuellement nuire à leur biodiversité et à leur fonctionnement.
Les EFEE les plus préoccupantes en termes de nuisance pour la biodiversité ou le fonctionnement des écosystèmes naturels en contexte québécois sont considérées comme des EFEE prioritaires. Ces EFEE sont jugées prioritaires quant aux efforts de lutte (prévention, détection, suivi et contrôle) et aux mesures d’atténuation à mettre en place. Pour certaines espèces, la nuisance pour la santé humaine a aussi été prise en compte. Au Québec, 18 EFEE sont actuellement jugées prioritaires.
Il existe actuellement 18 espèces floristiques exotiques envahissantes prioritaires (PDF, 94 ko) :
Plusieurs autres EFEE sont à surveiller, notamment les espèces dont la présence n’est pas connue au Québec, mais qui sont établies dans des provinces ou États voisins, les espèces présentes au Québec, mais dont la nuisance pour la biodiversité n’est pas démontrée, ainsi que les espèces qui pourraient devenir nuisibles avec l’effet des changements climatiques.
L’outil de détection des EEE Sentinelle présente des informations sur les EFEE prioritaires de même que sur les principales espèces à surveiller. Il permet de documenter leur répartition via la transmission d’observations par des citoyens, des municipalités et des organismes environnementaux ou gouvernementaux.
Pour toute activité assujettie à une autorisation ministérielle, l'initiateur de projet doit vérifier, avant d’entreprendre les travaux, s’il y a des EFEE dans le secteur par une validation sur le terrain effectuée par une personne ayant les compétences requises pour ce faire.
Les travaux de lutte contre les EFEE dans les milieux humides ou hydriques sont assujettis à une autorisation ministérielle en vertu de la Loi sur la qualité de l’environnement (LQE), à l'exception des travaux visés par les articles 316 et 320 du Règlement sur l’encadrement d’activités en fonction de leur impact sur l’environnement (REAFIE), aux conditions prévues par ces articles. Par ailleurs, l'enfouissement des EFEE hors des milieux humides et hydriques est exempté par l'article 75 du REAFIE, aux conditions prévues par cet article. Pour des précisions concernant le REAFIE, consultez le guide de référence du REAFIE (PDF, 6,8 Mo).
Pour faire une demande d'autorisation ministérielle pour des travaux assujettis, consultez la page Autorisation ministérielle.
Si vous prévoyez réaliser l'activité dans un milieu humide ou hydrique, consultez la page Analyse environnementale des projets dans les milieux humides ou hydriques.
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