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Information sur la présence d’animaux dans les lieux de compostage industrielFoire aux questions
Des oiseaux et des mammifères peuvent parfois être observés dans les lieux de
compostage industriel. Les espèces d’oiseaux qu’on peut y retrouver sont celles
habituées à vivre proches de l’humain, par exemple les goélands, les étourneaux,
les corneilles, les corbeaux et les pigeons. Parmi les mammifères, on peut noter
la présence de moufettes, de ratons laveurs et de chevreuils et, bien qu’ils
soient très rarement visibles, de rats et d’autres petits rongeurs. Au Québec, l’obtention d’un certificat d’autorisation pour l’exploitation
d’un lieu de compostage est encadrée depuis 2008 par des
lignes directrices qui obligent les exploitants à garder les lieux propres
en tout temps afin de limiter les odeurs et l’attraction d’insectes, d’animaux
et d’oiseaux. L’exploitant est ainsi tenu « de prendre les mesures nécessaires
pour prévenir ou supprimer toute invasion d’animaux nuisibles sur le lieu et à
ses abords ». Cette exigence se concrétise par la mise en œuvre d’un programme
de contrôle de la vermine dans les grands lieux de compostage.
2. Les lieux de compostage attirent-ils les
oiseaux en grand nombre? Il n’existe pas d’étude scientifique basée sur un dénombrement d’oiseaux qui permettrait d’estimer l’importance de leur présence dans les lieux de compostage au Québec. Cependant, des recherches effectuées aux États-Unis et en Europe révèlent que des oiseaux sont présents dans ces lieux, mais que leur nombre est limité. On en dénombre même moins que dans des sites témoins ou dans d’autres lieux de gestion des matières résiduelles. Questionnées sur le sujet, les directions régionales du ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs ont répondu qu’elles n’avaient observé aucun lieu de compostage qui attirait un nombre significatif d’oiseaux, à part quelques-uns, qui étaient localisés sur le terrain d’un lieu d’enfouissement de matières résiduelles et situés près d’un cours d’eau d’importance. Un lieu de compostage particulièrement achalandé par les oiseaux a été identifié en milieu maritime. L’attraction des oiseaux serait amplifiée par la présence de résidus marins et par la coexistence, sur le lieu, d’un étang d’aération pour le traitement des eaux usées et d’un centre de transfert à ciel ouvert. 3. Qu’est-ce qui influence la présence d’animaux
dans un lieu de compostage? Il existe peu d’études scientifiques traitant de la présence d’animaux dans les lieux de compostage. Cependant, les observations faites sur les lieux de compostage en activité au Canada permettent de dégager certains éléments déterminants dans l’attraction de la faune dans ces lieux, soit la présence de résidus de table facilement accessibles, le type de bâtiment et l’environnement du lieu. Au Québec, sur les lieux de compostage de résidus alimentaires en andains extérieurs, il est possible d’observer des animaux lorsque ces résidus sont entreposés à l’air libre ou qu’ils sont laissés à la surface des piles. Par exemple, un site en milieu maritime où des carcasses de crustacés sont temporairement entreposées à l’air libre reçoit la visite de goélands argentés. Cependant, dans les lieux de compostage extérieur recevant des boues d’épuration municipales, des résidus de jardin ou tout autre résidu non alimentaire, peu de goélands ou d’animaux sont présents. La probabilité d’observer des animaux dans les lieux de compostage est liée au type d’installation utilisée. Les lieux où le compostage se fait sous une toile (photo 2) ou dans un bâtiment fermé (photo 5) attirent très peu d’animaux. Toutefois, le compostage effectué sur une plate-forme abritée ou dans un bâtiment dont les portes demeurent ouvertes offre des conditions propices à l’établissement de pigeons et d’étourneaux à l’intérieur du bâtiment, ces derniers profitant ainsi d’un abri et de chaleur durant toute l’année. Les fientes de ces oiseaux, qui nichent en hauteur dans ces structures, peuvent nuire aux activités du centre de compostage. Pour éviter ces nuisances, ces oiseaux font généralement l’objet d’un contrôle spécifique. La présence et le type d’animaux qu’on retrouve dans les lieux de compostage semblent fortement influencés par les caractéristiques du milieu environnant, dont la présence d’habitats favorables. Par exemple, un lieu extérieur en milieu forestier qui reçoit fréquemment des restes de boulangerie attire parfois des chevreuils, alors qu’un autre lieu de compostage, situé sur le terrain d’un site d’enfouissement, est visité par des goélands de passage à ce site.
4. Certains types de résidus organiques
attirent-ils davantage les animaux dans les lieux de compostage? Certains types de résidus organiques sont plus attractifs que d’autres.
Les résidus de viande, de produits laitiers, de poissons ou de fruits de mer
peuvent, dans certaines conditions, attirer des animaux si aucune mesure de
contrôle n’est mise en œuvre. Plusieurs lieux de compostage en activité au
Québec ne reçoivent pas ces types de résidus et ne sont pas réputés attirer
des goélands ou d’autres types d’animaux. Les résidus moins attractifs pour
les animaux sont les rognures de gazon, les feuilles, les biosolides
municipaux, les boues d’abattoir et les rejets de pâtes et papiers. En ce
qui concerne les digestats de biométhanisation, aucun cas d’attraction
d’animaux ou d’oiseaux n’a été rapporté à ce jour en Europe et ailleurs dans
les lieux de compostage. 5. Arrive-t-il que des résidus non alimentaires
attirent un nombre significatif d’oiseaux? Des tas de résidus organiques d’origine non alimentaire laissés à
l’abandon peuvent entrer en compostage et générer de la chaleur. Par
exemple, dans les années 1990, on a pu observer que des tas de résidus
organiques d’une usine de pâtes et papiers de Québec ont servi de lieu de
nidification à un groupe de 45 000 oiseaux dont certains restaient même
durant l’hiver en raison de la chaleur générée par le compostage. Ces
conditions ne sont pas observées dans les lieux de compostage en activité,
car les piles sont régulièrement retournées. 6. Les odeurs de résidus de nourriture destinés
au compostage ou en cours de compostage peuvent-elles attirer les oiseaux? Pour le moment, il n’existe ni démonstration basée sur un cas réel, ni
étude scientifique permettant de démontrer que les odeurs de nourriture
peuvent, à elles seules, sans présence d’aliments accessibles, attirer les
goélands ou d’autres espèces d’oiseaux de manière à créer une nuisance. Bien
qu’il soit possible que les odeurs de déchets puissent attirer l’attention
d’espèces d’oiseaux détritivores, par exemple les corneilles, et les
encourager à survoler ou à s’approcher de la source de ces odeurs, les
oiseaux ne s’y attarderont pas s’ils n’ont pas accès à de la nourriture. 7. Quelle est la différence entre un lieu de
compostage et un autre lieu de gestion de matières résiduelles en ce qui
concerne la présence d’oiseaux? Les sites d’enfouissement qui n’ont pas mis en œuvre un plan d’effarouchement sont visités par des milliers d’oiseaux chaque jour. En outre, les sites de transfert de matières résiduelles en plein air ou sous des bâtiments peuvent attirer des centaines d’oiseaux, comme le rapporte une étude réalisée sur une trentaine de sites de transfert aux Etats-Unis (Washburn, 2012). Dans le cas des lieux de compostage, les observations sur le terrain n’ont permis de dénombrer qu’un nombre limité d’oiseaux, allant d’aucuns à quelques dizaines dans la plupart des cas.
8. Le compostage des résidus de table dans un bâtiment fermé
permet-il d’éviter la présence d’animaux et d’oiseaux? Dans les installations de compostage en bâtiment fermé, il est possible
de maintenir une pression négative afin d’empêcher les échanges d’air. Ces
installations sont équipées d’un système de traitement de l’air vicié et
comprennent un sas qui isole la zone de traitement des matières de
l’extérieur. De tels lieux permettent une gestion optimale des odeurs et des
autres nuisances potentielles. Ce type d’installations existe en Ontario et,
pour aucune d’elles, il n’a été utile de mettre en place un système
d’effarouchement des oiseaux. Cependant, un système de contrôle de la
vermine est généralement implanté lorsque des résidus de table y sont
acceptés ou que des matières recyclables sont gérées dans le même édifice. À
l’instar de ceux de l’Ontario, les lieux de compostage fermés autorisés au
Québec en vertu des lignes directrices en vigueur depuis 2008 doivent être
exploités dans des conditions qui limitent la présence d’animaux et
d’oiseaux. Cette exigence implique notamment que l’exploitation se déroule
dans des bâtiments dont les portes sont fermées. 9. Les oiseaux pourraient-ils suivre les camions
de collecte des résidus de table? Un tel comportement chez les oiseaux n’a jamais été documenté au Québec ou en Ontario en ce qui concerne la collecte de matières résiduelles organiques, ni celle des matières résiduelles mélangées. Selon des spécialistes du comportement aviaire questionnés sur la question,
des odeurs ne peuvent à elles seules, sans présence d’aliments, attirer les
oiseaux. Les camions de collecte des résidus organiques sont étanches, ce qui
limite les odeurs et empêche que des liquides se répandent sur la route. Ainsi,
les restes d’aliments ne sont pas accessibles aux oiseaux durant la collecte. Il
n’y a donc pas à craindre que des oiseaux poursuivent des camions de résidus
organiques. 10. Qu’est-ce que le risque aviaire? Le « risque aviaire » ou « péril aviaire » désigne le risque de collision entre des aéronefs et des oiseaux. Ces impacts survenant à grande vitesse peuvent causer des dommages structuraux ou une perte de puissance des moteurs. Les collisions avec les oiseaux sont à l’origine d’accidents aériens, de pertes matérielles et de perturbations de l’activité aérienne. Plusieurs espèces d’oiseaux ont été impliquées dans des collisions avec des avions par le passé. La taille et le comportement des oiseaux déterminent le niveau de risque que présente leur espèce. Ainsi, les oiseaux qui se déplacent en grand nombre ou qui sont capables d’effectuer des vols libres, comme les rapaces, de même que les espèces qui préfèrent les grands espaces gazonnés ou qui parcourent de grandes distances pour se nourrir, présentent un risque aviaire plus élevé. Bien que les goélands et les mouettes constituent le groupe d’espèces le plus impliqué dans les collisions, les oiseaux de grande taille tels que les oies présentent un niveau de risque supérieur. Les incidents impliquant la faune aviaire ont été recensés tout au long de l’année. Cependant, la fréquence des impacts demeure plus élevée de juillet à septembre, une période où l’élevage des petits est généralement terminé. Aux États-Unis, l’Administration de l’aviation fédérale signale 23 décès de civils dus à des collisions de 1990 à 2008, une période où plus de 100 000 incidents impliquant la faune ont été rapportés. En comparaison, plus de 70 000 vols chaque jour permettent le transport de plus de 750 millions de passagers annuellement aux États-Unis. Au Canada, aucune collision d’aéronef avec des oiseaux n’a causé de perte de vie humaine. Selon Transports Canada, dans l’ensemble de l’Amérique du Nord, les
collisions avec les oiseaux sont responsables de pertes financières directes
et indirectes de l’ordre de 500 millions de dollars (TP 13549F). Ces pertes
sont assumées en grande partie par les compagnies aériennes et par les
aéroports. Selon le dernier bilan disponible, en 2009, près de 94 % des
impacts avec des oiseaux répertoriés au Canada n’ont généré aucune
conséquence sur l’activité aérienne. Le Québec demeure la province où le
nombre de collisions signalées est le plus faible, soit 95. 11. Quelles sont les autorités compétentes au
Canada en ce qui concerne le risque aviaire? La question du risque aviaire concerne plusieurs ordres de gouvernance ayant chacun des responsabilités et des droits respectifs. Il s’agit essentiellement de ministères fédéraux, à savoir Transports Canada et Environnement Canada, des aéroports et des municipalités, et ce, en fonction des compétences qui leur sont octroyées par le gouvernement du Québec. Chacune des autorités concernées doit obligatoirement travailler de manière coordonnée et adaptée en fonction des réalités géographique, économique, sociale et environnementale des aéroports touchés. Transports Canada : Ce ministère demeure la première référence au chapitre du risque aviaire. Il administre la Loi sur l’aéronautique qui habilite le gouvernement à réglementer dans le domaine de l’aviation civile, de la sécurité et de la sûreté aériennes. C’est la Section du contrôle de la faune de la Direction des aérodromes et de la navigation aérienne qui est chargée de coordonner la gestion de la faune dans l’ensemble des aéroports canadiens. Après consultation des différentes parties impliquées, le gouvernement peut mettre en vigueur des règlements de zonage aéroportuaire (RZA) à l’extérieur des limites de l’aéroport afin de garantir que les usages des terrains soient compatibles avec les activités aéroportuaires. Le Règlement de l’aviation canadien, le document consultatif complémentaire à ce règlement intitulé Plan de gestion de la faune à l’aéroport et les lignes directrices de Transports Canada intitulées Utilisation des terrains au voisinage des aéroports fournissent certaines normes et recommandations visant à limiter les risques aviaires. Ces documents s’adressent en premier lieu aux gestionnaires d’aéroports, mais ils pourraient aussi être utiles aux promoteurs dont les projets sont susceptibles d’attirer des animaux dans le voisinage des aéroports. Environnement Canada : Les méthodes de gestion de la faune impliquent généralement le contrôle de nombreuses espèces d’oiseaux, dont certaines, comme les goélands et les oies, sont protégées depuis 1916 en vertu de la Loi sur la convention concernant les oiseaux migrateurs. Le Service canadien de la faune est chargé de l’application de cette loi. Aéroports : Alors que la surveillance de la sécurité et de la règlementation des aéroports est assurée par Transports Canada, l’exploitation de la plupart des aéroports canadiens, notamment en ce qui concerne la lutte contre le péril aviaire, est de la responsabilité des administrations aéroportuaires locales. Les aéroports ont compétence sur l’utilisation des terrains et sur la nature des activités menées à l’intérieur de leur propriété. Le Règlement de l’aviation canadien découlant de la Loi sur l’aéronautique permet également aux aéroports d’élaborer et de soumettre à l’approbation de Transports Canada un RZA interdisant les utilisations jugées dangereuses, et ce, dans un périmètre de huit kilomètres établi selon un point de référence à l’aéroport. Selon la nouvelle réglementation, la plupart des aéroports certifiés doivent élaborer et mettre en œuvre un plan de gestion de la faune adapté. Ce plan est élaboré à la suite d’une analyse du risque et d’une étude écologique menée sur une période d’un an. Cette étude doit porter plus particulièrement sur les espèces aviaires qui présentent le plus de risques. Les plans de gestion de la faune doivent indiquer toute installation de traitement ou d’élimination de matières résiduelles, y compris les centres de compostage situés sur le territoire des aéroports et à leurs abords. Municipalités : Au Québec, le ministère des Affaires municipales, des Régions et de l'Occupation du territoire (MAMROT) agit en tant que responsable de l'organisation municipale et du développement régional. Il administre la Loi sur l’aménagement et l’urbanisme (LAU) qui établit le cadre de l’aménagement du territoire et de l’urbanisme en fonction des divers niveaux d’intervenants impliqués, soit le gouvernement, les communautés métropolitaines, les municipalités régionales de comté (MRC), les municipalités locales et les arrondissements. En vertu de la LAU, les municipalités déterminent l’organisation physique du territoire dans un schéma d’aménagement et de développement (SAD) ou dans un plan métropolitain d’aménagement, selon qu’il s’agit d’une MRC ou d’une communauté métropolitaine. Ce document sert de lignes directrices pour l’organisation territoriale de la municipalité et permet, entre autres, d’harmoniser la planification et l’emplacement des équipements collectifs comme les installations de gestion de matières résiduelles. Il peut aussi décrire l'organisation du transport maritime et aérien en indiquant les modalités de l'intégration dans le système de transport. Par ailleurs, en vertu de la Loi sur la qualité de l’environnement (LQE), administrée par le ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs, les municipalités régionales sont tenues d’établir un plan de gestion des matières résiduelles. Ce plan doit comprendre un recensement des installations de récupération, de valorisation ou d’élimination présentes sur le territoire. 12. Existe-t-il au Canada ou ailleurs dans le monde
des lieux de compostage établis dans les environs des aéroports? Au Canada, on trouve des lieux de compostage extérieurs et dans des bâtiments fermés dans le voisinage d’aéroports régionaux et internationaux. Certains sont compris dans la zone dite « de péril aviaire », une zone située à l’extérieur des terrains d’un aéroport, mais que celui-ci considère comme sensible en ce qui concerne la sécurité du trafic aérien. Parmi ces centres, aucun de ceux dont les activités sont faites dans des bâtiments fermés n’a eu recours à un programme pour effaroucher les oiseaux à l’extérieur. Brampton, région de Peel, en Ontario : Peel Integrated
Waste
Management Facility L’installation de gestion intégrée des déchets de la région de Peel comprend à la fois un centre de tri de matières recyclables, un centre de transfert de déchets et une section réservée au compostage des résidus organiques domestiques. Ce centre est situé à trois kilomètres des pistes de l’aéroport international de Pearson et il reçoit plus de 60 000 tonnes de matières organiques domestiques par an (photo 5). Ce centre ne dispose d’aucun système pour effaroucher les goélands. Région de Guelph et de Waterloo, en Ontario : Organic
Waste Processing Facility La nouvelle installation de la ville de Guelph, ouverte en 2011, a été bâtie en 2011 au même emplacement qu’un précédent centre de compostage exploité de 1996 à 2006. D’une capacité de traitement de 33 000 tonnes de résidus organiques domestiques, ce centre est localisé à un kilomètre de l’aéroport de Guelph. Lors de la planification du premier centre de compostage, en 1993, de nombreuses séances de consultation et des discussions animées ont eu lieu. Ce projet suscitait des inquiétudes, notamment à propos du risque aviaire. Une étude basée sur la quantification des oiseaux a été entreprise avant la construction et n’a pas conduit à l’adoption de mesures d’effarouchement. On ne rapporte aucun problème d’attraction d’oiseaux sur ce lieu de compostage depuis le début des activités. Région de San Diego, en Californie, aux États-Unis : San Diego
Miramar Landfill Le lieu de compostage de San Diego est situé à moins d’un kilomètre d’un site d’enfouissement et d’un aéroport, la Marine Corps Air Station Miramar. Ce lieu n’est jamais visité par les goélands, bien qu’il reçoive des résidus alimentaires domestiques et qu’il soit localisé à moins de quatre kilomètres de l’océan. Le site d’enfouissement possède un système d’effarouchement multidimensionnel qui utilise actuellement la pyrotechnie et l’abattage sélectif. Au plus fort de la saison, seulement 14 oiseaux ont été dénombrés sur le lieu d’enfouissement. Huron, en Ohio, aux États-Unis : Barnes Nursery Composting
Facility Active depuis 1991, la Barnes Nursery Composting Facility reçoit environ
10 000 tonnes de résidus verts et de restes de table dans deux sections
distinctes. Le lieu est localisé à moins de deux kilomètres du lac Érié et
d’un aéroport général. En 2007, le Département de l’agriculture des
États-Unis (USDA) a entrepris une étude de 21 semaines afin de quantifier
l’usage du lieu par les oiseaux et les petits mammifères. Aucune différence
entre l’usage de l’aire de compostage de résidus verts et celle destinée aux
résidus de table n’a été observée en ce qui concerne la présence des
oiseaux. Seuls quelques petits mammifères ont été capturés dans la section
des résidus verts. Le USDA en a conclu que le mélange des résidus de table
et des copeaux de bois dès réception, suivi du broyage du mélange, était une
méthode efficace pour rendre les matières organiques moins attirantes pour
les animaux et les oiseaux (Bradley, 2008). 13. Faut-il informer les gestionnaires d’un
aéroport si on souhaite implanter un lieu de compostage près de celui-ci? Tout projet ou toute installation existante de traitement de matières
résiduelles à proximité d’un aéroport doit être signalé aux responsables de
ce dernier. Selon le
Règlement de l’aviation canadien, les aéroports doivent tenir la liste
des installations de gestion de matières résiduelles établies sur le
territoire de manière à mettre en œuvre un plan de gestion de la faune
adapté à leur réalité. De plus, les promoteurs de projets doivent s’informer
des limites de zonage aéroportuaire qui ont été adoptées par plus de 150
aéroports canadiens. 14. Est-il possible de contrôler la présence d’oiseaux sur le terrain
d’un site de traitement ou d’enfouissement de matières résiduelles? Aujourd’hui, les méthodes de gestion de la faune aviaire sont de mieux en mieux connues grâce aux études réalisées sur les lieux d’enfouissement de matières résiduelles et sur les zones aéroportuaires. Lorsque les méthodes d’effarouchement sont bien coordonnées et adaptées aux particularités du site et de son environnement, elles s’avèrent très efficaces. Pour l’établissement d’un programme de contrôle des oiseaux, il faut obtenir
l’avis d’un expert, de manière à pouvoir tenir compte à la fois du comportement
des oiseaux et des nombreuses particularités du site ou de l’environnement
immédiat. De plus, le personnel travaillant à l’installation de traitement de
matières résiduelles doit recevoir une formation afin de pouvoir utiliser les
outils efficacement. À titre indicatif, voici quelques méthodes souvent
utilisées dans la lutte contre la présence d’oiseaux dans les lieux
d’enfouissement et les zones aéroportuaires :
Ces méthodes sont très peu utilisées dans les lieux de compostage au Québec en raison du faible nombre d’oiseaux qui y sont observés. Un seul lieu de compostage recensé utilisait des canons à air car, étant adjacent à un site d’enfouissement, il recevait la visite d’un certain nombre de goélands. Des mesures simples peuvent s’avérer suffisantes pour contrôler la présence d’oiseaux dans les lieux de compostage. Pour le compostage extérieur, les restes de table peuvent être mélangés dès la réception avec des copeaux ou des résidus verts, (Bradley et al, 2008), ou être recouverts d’une couche de compost mature ou de feuilles (Emerson, 2010. Un chien de type berger s’est révélé efficace pour chasser les goélands d’un lieu de compostage situé à proximité d’un site d’enfouissement, à Wilmington, aux Etats-Unis (Sullivan et Goldstein, 2010). Rappelons que, bien que les activités de compostage ne soient pas réputées attirer les oiseaux, il se pourrait que la localisation d’un site exige l’application de méthodes de lutte et de prévention plus intensives afin d’éloigner des populations d’oiseaux déjà habituées à fréquenter ce lieu ou son pourtour. 15. Qu’en est-il des sites de biométhanisation
en ce qui concerne la présence d’animaux? On ne recense pas de problèmes au Canada, en Europe ou aux États-Unis en ce qui concerne la présence d’animaux nuisibles dans une installation de biométhanisation. Ce constat peut être expliqué par le fait que le traitement des résidus par biométhanisation se déroule en absence d’oxygène, dans une structure complètement étanche. Seules les aires de réception des matières extérieures pourraient éventuellement être accessibles aux animaux. Les projets de biométhanisation présentement à l’étude au Québec prévoient tous des aires de réception dans des bâtiments fermés recourant à la pression négative et au traitement de l’air vicié, conformément aux exigences des lignes directrices en vigueur depuis 2011. De plus, tout comme les exploitants de lieux de compostage, les gestionnaires de sites de biométhanisation sont tenus « de prendre les mesures nécessaires pour prévenir ou supprimer toute invasion d’animaux nuisibles sur le lieu et à ses abords ». |
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