Le coin de Rafale

Le conte de la légende de Tokela

Magma
Salut! Aujourd'hui, j'aimerais te partager un conte de mon enfance. Ma grand-mère me le lisait pour m'aider à comprendre l'importance de respecter les ressources naturelles que nous offre notre planète!

Les Inuits sont présents dans le nord du Québec depuis plus de mille ans. À l’époque, ils ne vivaient évidemment pas comme ils le font aujourd’hui. Ils devaient user de beaucoup d’ingéniosité pour vivre dans de tels froids. Ils pratiquaient la chasse et la pêche, comme leurs ancêtres et ceux qui les suivirent. C’est à cette époque que notre histoire se déroule.

Igloo et montagnes

Il y a très longtemps vivait, tout au nord de ce qu’est aujourd’hui le Québec, un village inuit. Cette tribu était réputée auprès des autres pour avoir de très bons chasseurs et de très bons pêcheurs, assez pour que quelques hommes puissent nourrir tout le village, et ce, même lorsque l’hiver était très dur. Dans ce village, vivait un petit garçon nommé Tokela. Depuis aussi longtemps qu’il pouvait se souvenir, Tokela était impressionné par les exploits des chasseurs et des pêcheurs de son village. Il rêvait au jour où il partirait enfin avec eux. Il voulait suivre l’exemple de son père, qui était le chef du village. C’était un homme apprécié de tous, car il était bon et juste. C’était aussi un chasseur et un pêcheur hors pair qui assurait le bien-être de sa famille et de toute sa tribu.

Lorsque Tokela fut assez grand, arriva le moment dont il rêvait depuis si longtemps : sa première expédition de chasse avec son père. Celui-ci devait tout lui apprendre pour qu’un jour, il puisse devenir à son tour un bon chasseur et prendre la relève. Tokela partit avec son père qui lui montra comment repérer les animaux, les chasser et, plus important : quoi faire une fois la bête abattue. Après plusieurs heures d’attente, ils chassèrent un immense caribou ensemble.

Une fois l’animal à terre, le père de Tokela s’approcha et récita des paroles à la bête. Tokela n’entendait pas bien ce que son père disait.

Igloo et montagnes
Igloo et montagnes

Ils retournèrent au village et le petit Tokela fut très fier de sa première chasse.

Tokela retourna fréquemment chasser avec son père et avec les hommes du village et il devint rapidement un excellent chasseur. Lorsque son père fut trop âgé pour les expéditions, Tokela prit sa place parmi les chasseurs. Il devint rapidement très habile et apprit à chasser toutes sortes d’animaux qui se trouvaient sur leur territoire.

Maintenant devenu grand et fort, il devint rapidement connu comme l’un des meilleurs chasseurs de son village. Les récits des exploits de chasse de Tokela se firent entendre dans les autres villages. Tokela aimait l’attention qu’il recevait. Pour impressionner les villages encore davantage, il commença à chasser des animaux plus gros et plus dangereux. Puis, il chassa et trappa plus souvent qu’il ne devait. Dorénavant, le village avait tellement de nourriture, de fourrure et d’os d’animaux que les membres de la tribu ne savaient plus quoi en faire!

« Comme ça, ils se souviendront de moi, ils chanteront ma gloire et ils ne mettront plus jamais en doute mes talents »,
se dit-il.

Ainsi, il partit chasser le plus gros et le plus dangereux des ours polaires qu’on ait jamais vu dans le Nord. Les histoires que l’on racontait sur cet ours donnaient froid dans le dos. La légende disait qu’il se trouvait dans une grotte et que tous ceux qui s’y étaient aventurés n’en étaient jamais revenus. Cela n’arrêta pas Tokela qui, aveuglé par le désir d’être le meilleur, partit seul pour s’assurer que la gloire lui revienne, à lui et à lui seul. Son village entier le supplia de ne pas y aller. C’était trop dangereux et ils n’avaient pas besoin de plus de viande ou de fourrure. Ils en avaient déjà bien trop. Tokela n’entendit rien et quitta en direction du territoire de l’ours.

Il entreprit son voyage sur l’immense banquise. À cette époque, les banquises étaient plus vastes et plus solides qu’elles ne le sont aujourd’hui, car les changements climatiques n’avaient pas commencé à modifier le paysage nordique. Après un long et difficile voyage, il arriva face à une grotte, semblable à celle qu’on lui avait décrite, où risquait fort bien de se trouver l’ours. Ne voyant aucun signe de ce dernier aux alentours, il décida donc de s’y aventurer, afin de le prendre au piège.

Ainsi, il entra dans la grotte sombre et s’y enfonça afin de se cacher pour prendre l’ours par surprise. À peine fut-il assez avancé que le passage se referma derrière lui. Tokela était seul dans le noir complet. Quelques instants plus tard, il aperçut une lumière provenant du fond de la caverne. Pris de panique, il tenta de dégager le passage pour sortir, mais il n’y avait rien à faire : l’entrée était complètement bloquée. Il n’avait d’autre choix que de suivre la lumière qui provenait des profondeurs de la terre, non sans crainte.

Après quelques minutes de marche, il arriva au fond de la caverne, où un feu crépitait calmement. Il s’en approcha tranquillement quand, tout à coup, l’immense ours polaire qu’il était venu chasser sortit lentement de la pénombre et s’arrêta, restant de l’autre côté du feu.

Tokela avait bel et bien oublié les enseignements et la mise en garde de son père lors de ses sorties de chasse. Il comprit ce qu’il avait fait et pourquoi les esprits étaient en colère. Pour le punir de son manque de respect envers la nature et ce qu’elle lui a offert, l’immense bête le transforma à son tour en ours blanc. Ainsi, Tokela fut condamné à se cacher des autres chasseurs toute sa vie et ne put jamais retourner à son village.

Ce conte rappelle l’importance de respecter l’environnement en consommant uniquement ce dont on a besoin.

As-tu déjà remarqué que l’on consomme beaucoup plus que ce que l’on devrait? Nos mauvais comportements causent des problèmes importants à la planète, comme la diminution des ressources naturelles et l’augmentation des déchets, en plus de la pollution de l’eau, de l’air et des sols.

Savais-tu qu’avec les changements climatiques, les banquises ne s’étendent plus comme elles devraient le faire? Avec les années, elles sont devenues beaucoup plus petites et fragiles qu’à l’époque où se déroule le conte de ma grand-mère. La diminution de la taille des banquises est une menace importante pour les animaux qui y vivent, comme les ours polaires, les morses et les phoques.

J’espère que ce conte t’aidera à mieux comprendre que les petits gestes que tu fais tous les jours ont un impact sur l’environnement.

Cette histoire est fictive. Il ne s’agit pas d’un conte traditionnel, ni d’événements historiques.

 

Publication : décembre 2019