Ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs
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Les algues bleu-vert

Foire aux questions

Information générale

Grands thèmes

Autres foires aux questions 

 

  • Q1 : Que sont les algues bleu-vert?

  • Q2 : D’où viennent les algues bleu-vert?

  • Q3 : Tous les végétaux en milieu aquatique sont-ils des algues?

  • Q4 : Qu’est-ce qu’une fleur d’eau d’algues bleu-vert?

  • Q5 : Comment puis-je reconnaître une fleur d’eau d’algues bleu-vert?

  • Q6 : Les fleurs d’eau sont-elles toujours dominées par les algues bleu-vert?

  • Q7 : Pourquoi les fleurs d’eau d’algues bleu-vert ne sont-elles pas toujours visibles en surface?

  • Q8 : Toutes les fleurs d'eau sont-elles toxiques?

  • Q9 : Quels sont les types de toxines produites par les algues bleu-vert?

  • Q10 : Le problème des fleurs d’eau d’algues bleu-vert existe-t-il dans d’autres pays?

  • Q11 : Depuis quand parle-t-on de cette problématique au Québec?

  • Q12 :Où puis-je obtenir l’ensemble des informations concernant les algues bleu-vert?

Signalement et procédures

  • Q13 : Que dois-je faire si je pense être en présence d’une fleur d’eau d’algues bleu-vert?
  • Q14 : Que fait le Ministère lorsqu’il reçoit le formulaire de constat visuel ou l’appel d’une personne qui soupçonne la présence d’une fleur d’eau d’algues bleu vert?
  • Q15 : Le Ministère se déplace-t-il sur le terrain pour échantillonner tous les plans d’eau dans lesquels une fleur d’eau a été signalée?
  • Q16 : Pourquoi le Ministère ne visite-t-il pas tous les plans d’eau qui font l’objet d’un signalement?

  • Q17 : Dois-je signaler une fleur d’eau potentielle même si le plan d’eau est connu pour être touché de façon récurrente?

  • Q18 : Pourquoi le Ministère a-t-il cessé l’analyse des cyanotoxines qu’il effectuait pour protéger les usages récréatifs des plans d’eau?

  • Q19 : Comment puis-je me protéger ou m’informer en présence d’une fleur d’eau d’algues bleu-vert?

Causes

  • Q20 : Qu’est-ce qui cause une fleur d'eau d’algues bleu-vert?

  • Q21 : D’où provient le surplus de phosphore?

  • Q22 : Le réchauffement de la planète contribue-t-il à cette hausse?

  • Q23 : Les installations septiques ont-elles un effet important sur l'apparition de fleurs d'eau?

  • Q24 : L’agriculture est-elle la principale cause de l'augmentation des fleurs d'eau d’algues bleu-vert?

  • Q25 : Quelles sont les sources de phosphore en milieu agricole?

  • Q26 : La bande riveraine en milieu agricole permet-elle de réduire les apports en phosphore?

Conséquences écologiques et propagation

  • Q27 : Quelles sont les conséquences des fleurs d’eau d’algues bleu-vert sur l’environnement?

  • Q28 : Doit-on laver les bateaux provenant d’un lac touché par une fleur d’eau avant sa mise à l’eau dans un autre lac qui n’est pas touché?

Bilan des plans d’eau touchés

  • Q29 : Comment savoir si un plan d’eau a déjà été touché par une fleur d’eau?

  • Q30 : Les plans d’eau touchés sont-ils toujours les mêmes?

  • Q31 : Pourquoi certaines régions sont-elles plus touchées que d'autres?

  • Q32 : À quel moment de l’année trouve-t-on le plus grand nombre de fleurs d’eau d’algues bleu-vert?

  • Q33 : Qu’est-ce qui explique la présence d’algues bleu-vert en automne?

Détection et analyse

  • Q34 : Où peut-on faire des analyses d’algues bleu-vert?

  • Q35 : Pourquoi le laboratoire du Ministère est-il le seul à effectuer les analyses d’algues bleu-vert?

  • Q36 : Que fait le Ministère dans le suivi des milieux aquatiques?

Eau potable – Installation de traitement

  • Q37 : Comment savoir si l’eau du système de distribution qui alimente ma résidence reste potable pendant les épisodes de fleurs d’eau?

  • Q38 : Si un avis de non-consommation est diffusé, puis-je consommer l'eau après l'avoir fait bouillir?

  • Q39 : Si un avis de non-consommation a été diffusé par le responsable du système de distribution qui alimente ma résidence, puis-je traiter l’eau moi-même pour la rendre potable?

  • Q40 : Dois-je prendre des précautions particulières pour assurer le bon fonctionnement de mon système individuel de traitement?

  • Q41 : Puis-je consommer l’eau provenant d’un puits (artésien ou de surface)?

  • Q42 : J’ai un puits de surface et j’aimerais m’assurer que l’eau que je consomme ne présente pas de danger. Comment dois-je procéder?

  • Q43 : J’ai fait réaliser une analyse de l’eau de mon puits pour vérifier la présence d’algues bleu-vert et de cyanotoxines. Comment interpréter les résultats de ces analyses?

  • Q44 : Si la prise d’eau qui alimente ma résidence est placée dans une partie profonde d’un lac touché, puis-je consommer l'eau sans me préoccuper de la présence d’une fleur d’eau ou de l’avis en vigueur?

  • Q45 : Je m’approvisionne en eau dans un lac touché par une fleur d’eau d’algues bleu-vert. Devrais-je vider mon chauffe-eau une fois que la fleur d’eau aura disparu?

  • Q46 : Est-ce que les municipalités touchées par la présence d’algues bleu-vert dans leur source d’alimentation sont dotées d'installations de traitement efficaces?

  • Q47 : Le gouvernement entend-il aider les municipalités à se doter d'installations de production d’eau potable efficaces contre les algues bleu-vert?

Prévention – restauration – correction

  • Q48 : Que peut faire la population pour corriger ou minimiser les problèmes associés aux fleurs d’eau ou à d’autres problèmes de vieillissement prématuré d’un lac?

  • Q49 : Le gouvernement poursuit-il les efforts de sensibilisation de la population afin de l’inciter à adopter de bonnes pratiques?

  • Q50 : Peut-on utiliser des produits pour enlever ou détruire les algues?

  • Q51 : Existe-t-il des techniques visant à restaurer les lacs touchés par une prolifération d’algues bleu-vert?

  • Q52 : Que fait le Ministère en ce qui concerne la mise au point de techniques permettant de restaurer les lacs?

  • Q53 : La réglementation en vigueur est-elle efficace pour contrer les fleurs d’eau d’algues bleu-vert?


Information générale

Q1 : Que sont les algues bleu-vert?

Les algues bleu-vert sont des microorganismes qui font partie de la communauté phytoplanctonique du milieu aquatique. Elles sont classées dans le même groupe que les bactéries, lesquelles sont reconnues comme étant plus primitives que les algues. Pour cette raison, les algues bleu-vert sont également appelées « cyanobactéries ». Toutefois, les algues bleu-vert possèdent des caractéristiques communes avec les algues, dont des pigments dans leurs cellules qui permettent la photosynthèse. L’appellation « bleu-vert » fait référence à leurs pigments bleus (phycocyanine) et verts (chlorophylle), qui dominent chez la plupart des espèces.

Q2 : D’où viennent les algues bleu-vert?

Les algues bleu-vert seraient les plus vieux microorganismes apparus sur terre. Présentes depuis environ 3,5 milliards d’années, elles auraient changé les gaz toxiques de l’atmosphère en oxygène, rendant ainsi la vie possible sur terre.

Q3 : Tous les végétaux en milieu aquatique sont-ils des algues?

Non. Certains végétaux sont des algues et d’autres sont des plantes aquatiques. Dans le langage courant, les deux groupes sont souvent confondus, à tort, sous le nom d’« algues », malgré leurs caractéristiques différentes.

La majorité des algues d’eau douce sont microscopiques. Cela signifie qu’on ne peut pas observer une cellule de ces algues à l’œil nu. Les algues microscopiques qui vivent librement dans l’eau constituent le phytoplancton. Celles qui recouvrent des roches ou des objets peuvent former des amas apparents et font partie du périphyton. D’autres algues sont macroscopiques; c’est le cas, par exemple, des algues filamenteuses.

Quant aux plantes aquatiques, elles sont toutes macroscopiques, c’est-à-dire qu’elles sont visibles à l’œil nu. De plus, ces végétaux ont des tissus spécialisés qui forment des parties reconnaissables, soit des feuilles, des tiges et des racines qui renferment des vaisseaux. Ces vaisseaux transportent l’eau et les sels minéraux qui servent à nourrir la plante. Les plantes aquatiques sont donc plus complexes et plus évoluées que les algues. Pour plus d’information, consultez le Guide d’identification des fleurs d’eau de cyanobactéries.

Q4 : Qu’est-ce qu’une fleur d’eau d’algues bleu-vert?

Une fleur d’eau d’algues bleu-vert correspond à une densité si importante de cyanobactéries que le phénomène est généralement visible à l’œil nu. Cette densité peut atteindre des dizaines de milliers à plusieurs millions de cellules par millilitre. Lorsqu’une fleur d’eau d’algues bleu-vert s’entasse à la surface de l’eau, souvent près du rivage, elle est appelée « écume ».

Par ailleurs, pour considérer qu’un plan d’eau est touché par une telle fleur d’eau, on doit y trouver une abondance d’au moins 20 000 cellules/millilitre d’algues bleu-vert.

Q5 : Comment puis-je reconnaître une fleur d’eau d’algues bleu-vert?

Les fleurs d’eau sont souvent vertes ou turquoise. Parfois, elles tirent sur le rouge, le jaune, le brun ou le blanc. Elles ressemblent souvent à :

  • une « soupe » de particules, comme des pois, du brocoli ou des filaments. Ces particules peuvent rappeler des morceaux de gazon extrêmement minces et courts. Elles peuvent être à peine perceptibles de près. Lorsqu’elles sont collées les unes aux autres, leur agglomération peut mesurer d’une fraction de millimètre à quelques millimètres;
  • un déversement de peinture en surface ou à de l’écume qui s’est accumulée dans des zones plus fermées;
  • un dépôt d’écume sur le rivage. De tels dépôts peuvent être visqueux.

Certaines fleurs d’eau s’étendent sur tout un plan d’eau, alors que d’autres n’en touchent qu’un secteur précis, par exemple une baie dans un lac ou un tronçon dans cours d’eau. Pour plus d’information, consultez la fiche Catégorie de fleurs d’eau d’algues bleu-vert ou le Guide d’identification de fleurs d’eau de cyanobactéries.

Q6 : Les fleurs d’eau sont-elles toujours dominées par les algues bleu-vert?

Il existe des fleurs d’eau dominées par d’autres algues du phytoplancton. Par contre, celles que l’on observe le plus souvent sont les fleurs d’eau d’algues bleu-vert.

Q7 : Pourquoi les fleurs d’eau d’algues bleu-vert ne sont-elles pas toujours visibles en surface?

Certaines espèces d’algues bleu-vert ont la capacité de se déplacer verticalement dans la colonne d’eau. Cette capacité est appelée « flottabilité ». Elle permet aux algues bleu-vert de se placer à la profondeur où des conditions, telles que la quantité de phosphore ou l’intensité de la lumière, sont optimales. En fait, la nuit ou le matin, les eaux sont généralement très calmes, ce qui favorise la flottabilité des algues bleu-vert en surface.

Par contre, lorsque les vents sont suffisamment forts, ils brassent les eaux, ce qui favorise une dispersion verticale des algues bleu-vert dans la colonne d’eau. C’est alors qu’une fleur d’eau tend à disparaître, par exemple en après-midi, pour réapparaître souvent le matin suivant à la faveur de conditions d’eaux calmes. Bref, si vous ne voyez plus une fleur d’eau en surface, cela ne signifie pas qu’elle soit absente du milieu. Pour visualiser le phénomène, vous pouvez consulter la page 6 du Guide d’identification de fleurs d’eau de cyanobactéries

Q8 : Toutes les fleurs d'eau sont-elles toxiques?

Non. Les fleurs d’eau ne sont pas toutes dominées par des algues bleu-vert et les fleurs d’eau formées d’autres algues ne produisent pas de toxines. Lorsqu’il s’agit d’une fleur d’eau d’algues bleu-vert, la probabilité qu’elle soit toxique ou qu’elle le devienne est assez élevée.

En fait, le potentiel de toxicité d’une fleur d’eau d’algues bleu-vert peut varier selon :

  • les espèces et les souches d’algues bleu-vert présentes et selon leur potentiel de production de cyanotoxines;
  • un ensemble de conditions environnementales qui peut favoriser la production de toxines selon les affinités ou les exigences des espèces présentes.

La toxicité peut varier beaucoup d’un endroit à un autre et d’un moment à un autre dans un même plan d'eau. La prudence est donc de mise. Précisons que la toxicité d’une fleur d’eau est généralement beaucoup plus élevée lorsque celle-ci se présente sous la forme d’une écume accumulée en surface ou entassée près de la rive.

Q9 : Quels sont les types de toxines produites par les algues bleu-vert?

Les toxines produites par les algues bleu-vert sont appelées « cyanotoxines ». Si les algues bleu-vert ou les cyanotoxines sont trop abondantes, elles peuvent nuire à la santé des usagers des plans d’eau. Il y a trois principaux groupes de cyanotoxines :

  • Les endotoxines, qui sont présentes chez toutes les espèces d’algues bleu-vert et qui peuvent causer des irritations ou des effets allergiques;
  • Les hépatotoxines, qui sont présentes chez certaines espèces d’algues bleu-vert et qui affectent surtout le foie;
  • Les neurotoxines, qui sont présentes chez certaines espèces d’algues bleu-vert et qui affectent le fonctionnement du système nerveux par différents mécanismes.

Q10 : Le problème des fleurs d’eau d’algues bleu-vert existe-t-il dans d’autres pays?

Le problème existe depuis longtemps. Cependant, certains pays, dont l’Australie et le Brésil, auraient été les premiers à être touchés par des événements majeurs. Plusieurs pays sont concernés depuis longtemps. Au Québec, comme ailleurs dans le monde, les fleurs d’eau d’algues bleu-vert semblent de plus en plus fréquentes, et le phénomène risque de s’aggraver avec les changements climatiques. La problématique est également observée ailleurs au Canada, notamment en Alberta, au Manitoba, en Ontario et en Nouvelle-Écosse.

Q11 : Depuis quand parle-t-on de cette problématique au Québec?

À la fin des années 1990, à la suite de l’acquisition de nouvelles connaissances scientifiques et du signalement de certains cas de fleurs d’eau d’algues bleu-vert, le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) et le Ministère se sont concertés afin de mettre en œuvre le Plan de gestion des les épisodes de fleurs d’eau d’algues bleu-vert. La mise en application du plan de gestion a débuté en 2004.

Q12 : Où puis-je obtenir l’ensemble des informations concernant les algues bleu-vert?

Sur notre site Web ou en téléphonant au Centre de renseignements du Ministère :
  • Région de Québec : 418 521-3830
  • Ailleurs au Québec : 1 800 561-1616

Signalement et procédures

Q13 : Que dois-je faire si je pense être en présence d’une fleur d’eau d’algues bleu-vert?

Toute personne qui suspecte la présence d’une fleur d’eau est invitée à rapporter cette situation sans délai à la direction régionale concernée du Ministère, de l’une des façons suivantes :

  1. En tout temps : en remplissant le formulaire de constat visuel et en le transmettant par télécopieur ou par courriel à la direction régionale du Ministère;
  2. Durant les heures d’ouverture : en téléphonant à la direction régionale du Ministère et en demandant à parler au responsable du dossier des cyanobactéries;
  3. En dehors des heures d’ouverture : en communiquant avec Urgence-Environnement au 1 866 694-5454.

Vous pouvez également consulter les recommandations générales de santé publique du MSSS qui indiquent les précautions à prendre dans de telles circonstances.

Q14 : Que fait le Ministère lorsqu’il reçoit le formulaire de constat visuel ou l’appel d’une personne qui soupçonne la présence d’une fleur d’eau d’algues bleu vert?

Le Ministère évalue la situation. S’il y a lieu, il effectue une visite de terrain pour faire des observations et prélever des échantillons. Il communique ensuite l’information aux municipalités concernées ainsi qu’aux personnes qui ont fait le signalement.

Des démarches concernant les plages organisées et les réseaux municipaux ou privés visés par le Règlement sur la qualité de l’eau potable sont également prévues.

Q15 : Le Ministère se déplace-t-il sur le terrain pour échantillonner tous les plans d’eau dans lesquels une fleur d’eau a été signalée?

Depuis 2018, lorsqu’une fleur d’eau est signalée, des techniciens de la direction régionale concernée du Ministère effectuent une visite pour échantillonner le plan d’eau si celui-ci respecte au moins un des critères suivants :

  • Il n’était pas connu pour la problématique des cyanobactéries et sert à l’approvisionnement en eau potable pour un réseau assujetti au Règlement sur la qualité de l’eau potable (RQEP);
  • Il nécessite un suivi particulier (en raison du signalement à une direction de santé publique (DSP) ou de la tenue d’un événement spécial d’activités récréatives de contact avec les eaux comme une compétition de natation ou de canot);
  • Une situation majeure justifie qu’on s’y déplace, selon la direction régionale (ex. : manifestation extrême du phénomène);
  • Il fait l’objet d’une entente officielle entre différents gouvernements (plan d’eau transfrontalier).

Q16 : : Pourquoi le Ministère ne visite-t-il pas tous les plans d’eau qui font l’objet d’un signalement?

  • L’acquisition des connaissances et l’analyse des résultats obtenus au cours des saisons 2007 à 2012 ont permis au Ministère et au MSSS d’ajuster les niveaux d’intervention en 2008, 2013, 2014 et 2016.
  • Le Ministère a décidé de concentrer ses efforts sur les plans d’eau dont certaines particularités les rendent plus sensibles (ex. : on y trouve une prise d’eau potable en réseau, ils nécessitent un suivi particulier en raison d’un signalement à une DSP, un événement spécial à caractère nautique s’y tiendra ou ils font l’objet d’une entente intergouvernementale). Le Ministère concentre également ses efforts sur des actions concrètes qui ont un effet direct sur la protection des plans d’eau. Ainsi, plusieurs programmes de contrôle visant la réduction des apports en phosphore dans les secteurs municipal, agricole, industriel et hydrique sont réalisés dans les bassins versants des plans d’eau.
  • De plus, depuis 2008, l’accent est mis de manière plus particulière sur la diffusion de l’information et sur la sensibilisation des propriétaires riverains, des municipalités et des autres acteurs du milieu quant au rôle qu’ils ont à jouer dans la préservation de l’état de santé de nos lacs. De nombreux documents ont été préparés et mis à leur disposition aux formats papier et électronique.

Q17 : Dois-je signaler une fleur d’eau potentielle même si le plan d’eau est connu pour être touché de façon récurrente?

Oui, il est important d’en informer le Ministère. Ce dernier pourra ensuite évaluer s’il est requis de faire une visite terrain et de prélever des échantillons, par exemple, dans le cas d’un plan d’eau qui sert de réservoir d’eau potable. Les citoyens sont donc invités à remplir le formulaire de constat visuel et à le transmettre à la direction régionale concernée du Ministère. De préférence, le formulaire rempli devrait être accompagné de photos.

Q18 : Pourquoi le Ministère a-t-il cessé l’analyse des cyanotoxines qu’il effectuait pour protéger les usages récréatifs des plans d’eau?

Depuis 2014, le MSSS juge qu’il n’est plus nécessaire de considérer les seuils de cyanotoxines dans l’optique de protéger les usages récréatifs. En présence d’une fleur d’eau d’algues bleu-vert, les citoyens et les touristes sont invités, en tout temps, à respecter les recommandations générales de santé publique.

Q19 : Comment puis-je me protéger ou m’informer en présence d’une fleur d’eau d’algues bleu-vert?

  • Plan d’eau. En présence de fleurs d’eau d’algues bleu-vert, n’attendez pas un avis de santé publique pour restreindre vos activités aquatiques. Vous êtes invités à respecter en tout temps les recommandations générales de santé publique.
  • Plage publique organisée. Avant de vous déplacer vers une plage publique, nous vous suggérons de vérifier auprès de l’exploitant si celle-ci est ouverte.
  • Eau potable. Si un avis de non-consommation est diffusé, le responsable de l’installation de production d’eau potable est tenu d’en informer la population desservie par le réseau.

Causes

Q20 : Qu’est-ce qui cause une fleur d'eau d’algues bleu-vert?

Le facteur prépondérant dans la prolifération des algues bleu-vert est le surplus de phosphore. En effet, on observe surtout les fleurs d’eau d’algues bleu-vert dans des milieux aquatiques enrichis par un surplus de ce nutriment. Le résultat est comparable à une pelouse qui est devenue dense et verte grâce à une bonne fertilisation. Lorsqu’un lac ou un cours d’eau verdit, c’est qu’il reçoit trop de phosphore. Ainsi, la présence d’une fleur d’eau d’algues bleu-vert est un signe d’enrichissement ou de vieillissement du milieu aquatique, tout comme la surabondance de différents types de végétaux aquatiques. Selon les lacs ou les cours d’eau et selon leur bassin versant, d’autres facteurs favoriseraient également la formation des fleurs d’eau d’algues bleu-vert :

  • Les changements climatiques, qui entraînent l’élévation de la température des eaux. Plusieurs espèces d’algues bleu-vert se développent davantage lorsque les eaux sont plus chaudes. La période de croissance des algues peut aussi en être prolongée. Les changements climatiques sont également associés à des épisodes intenses de pluies. De tels pics de précipitations favorisent davantage le lessivage des sols et donc les apports en phosphore vers les plans d’eau, ce qui contribue à « bien nourrir » les algues bleu-vert.
  • L’augmentation des rayons ultraviolets (UV) qui pénètrent dans les eaux en raison de l’amincissement de la couche d’ozone. Contrairement aux autres algues, les algues bleu-vert tolèrent ces rayons et les utilisent pour la photosynthèse. Ainsi, elles sont avantagées par rapport aux autres algues.
  • La présence de certains herbicides agricoles qui, selon certaines études scientifiques, porterait atteinte aux autres algues du phytoplancton, alors que les algues bleu-vert les tolèreraient. Les algues bleu-vert ont alors davantage d’espace dans le milieu pour croître et se reproduire.

Q21 : D’où provient le surplus de phosphore?

Le phosphore peut être d’origine naturelle, soit géologique, soit biologique (ex. : territoire noyé par les digues de castor). Les apports de nature humaine peuvent provenir de différentes sources : fumier, compost ou engrais épandus sur les sols ou sur les pelouses, installations septiques, rejets d’eaux usées municipales ou industrielles non traitées ou insuffisamment traitées, etc.

De plus, le ruissellement de surface (et donc les apports diffus de phosphore), des sols vers les milieux aquatiques, est notamment favorisé quand :

  • les rives et les milieux humides sont détruits;
  • il n’y a pas de couvert végétal sur d’importantes superficies agricoles pendant une longue période;
  • un déboisement excessif ou mal contrôlé a été effectué.

L’importance de chacune des sources de phosphore diffère selon l’occupation du territoire de chacun des bassins versants.

Q22 : Le réchauffement de la planète contribue-t-il à cette hausse?

Certaines espèces de cyanobactéries vivent dans des eaux relativement froides, mais plusieurs d’entre elles se développent davantage lorsque les eaux sont plus chaudes. Le réchauffement, c’est-à-dire l’élévation des températures de l’air et de l’eau, peut constituer un facteur propice au développement des fleurs d’eau d’algues bleu-vert, mais seulement dans les plans d’eau où il y a suffisamment de phosphore.

Q23 : Les installations septiques ont-elles un effet important sur l'apparition de fleurs d'eau?

Les installations septiques pourraient, selon les bassins versants ou les lacs, contribuer à l’augmentation du phosphore et, par conséquent, à la formation de fleurs d’eau.

Le taux d’exportation du phosphore à partir d’une installation septique dépend aussi de plusieurs facteurs, dont sa conception, son niveau d’entretien et son âge, la nature du sol, la pente du terrain et la distance entre l’habitation et le milieu aquatique.

Q24 : L’agriculture est-elle la principale cause de l'augmentation des fleurs d'eau d’algues bleu-vert?

L’agriculture intensive est l’une des causes de ce phénomène. Dans les bassins versants agricoles du sud-ouest du Québec, les apports agricoles représentent en moyenne de trois à quatre fois les apports urbains.

Cependant, dans des zones de villégiature de certains bassins versants, les apports agricoles sont parfois nuls ou négligeables, les sources de phosphore provenant principalement des résidences.

Q25 : Quelles sont les sources de phosphore en milieu agricole?

Avec l’amélioration de la gestion des fumiers, qui a mené à la construction de structures étanches d’entreposage et à la mise en œuvre des plans agroenvironnementaux de fertilisation (PAEF), la concentration de phosphore dans les cours d’eau en milieu agricole n’est plus liée à la densité animale. En fait, elle est désormais associée à la superficie du territoire qui reçoit des fertilisants (fumiers ou engrais minéraux).

Ainsi, plus la superficie de territoire fertilisé augmente dans un bassin versant, plus la concentration de phosphore augmente dans le cours d’eau. Cette relation est d’autant plus forte lorsque le territoire cultivé est dominé par les cultures annuelles (maïs, soya, cultures maraîchères et céréales), qui exigent davantage de fertilisants. Le ruissellement de surface et le drainage souterrain des superficies cultivées favorisent le transport des fertilisants sous forme dissoute ou solide vers les eaux de surface.

Le respect des mesures prescrites dans le Règlement sur les exploitations agricoles devrait contribuer à l’amélioration de la qualité des cours d’eau en milieu agricole. En effet, ces mesures auront pour effet de diminuer les pressions qui s’exercent sur le territoire agricole, en permettant, notamment, d’ajuster la fertilisation aux besoins des cultures tout en considérant la richesse des sols. L’approche favorisée est axée sur une gestion rigoureuse du phosphore à l’échelle de chaque entreprise agricole. Par son programme Prime-Vert, le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec fait la promotion et la diffusion des bonnes pratiques agricoles et soutient les exploitations agricoles afin qu'elles puissent se conformer aux lois, aux règlements et aux politiques environnementales.

Q26 : La bande riveraine en milieu agricole permet-elle de réduire les apports en phosphore?

Dans les milieux agricoles, la largeur des bandes riveraines est l’un des facteurs qui permettent de réduire les charges totales de phosphore dans les cours d’eau. Une bande de végétation est une barrière qui limite la migration des particules de sol auxquelles le phosphore est associé. La capacité de rétention d’un sol est limitée si les surfaces cultivées ne sont pas protégées contre l’érosion de surface causée par le ruissellement. Pour en savoir plus.

Conséquences écologiques et propagation

Q27 : Quelles sont les conséquences des fleurs d’eau d’algues bleu-vert sur l’environnement?

En plus de pouvoir nuire à la santé des usagers des plans d’eau, les fleurs d'eau peuvent affecter certaines composantes de l'écosystème. Par exemple, une trop grande quantité d’algues bleu-vert peut bloquer les branchies des poissons. D’ailleurs, selon leur importance, les fleurs d’eau sont un signe d’eutrophisation du plan d’eau, laquelle est en quelque sorte une manifestation de son vieillissement.

Les effets anthropiques des fleurs d'eau sont aussi d'ordres esthétique, socioéconomique et récréotouristique (mauvaise odeur, baisse de la valeur des résidences et des chalets, chute de la fréquentation des campings, réduction de certaines activités aquatiques, etc.).

À l’inverse, ces phénomènes peuvent favoriser la mobilisation des riverains à l’égard de la protection de leur plan d’eau et l’instauration de mesures visant à réduire les apports de phosphore dans le milieu aquatique ou en amont dans le bassin versant.

Q28 : Doit-on laver les bateaux provenant d’un lac touché par une fleur d’eau avant sa mise à l’eau dans un autre lac qui n’est pas touché?

Il n’est pas justifié de laver un bateau dans le seul but de prévenir la problématique des fleurs d’eau d’algues bleu-vert, et ce, pour les raisons suivantes :

  • Tous les lacs du Québec abritent déjà des algues bleu-vert en faible densité;
  • L’ajout d’algues bleu-vert dans un lac ne favoriserait pas leur prolifération ni, par conséquent, la formation de fleurs d’eau. En effet, pour proliférer, les algues bleu-vert ont besoin de certaines conditions, dont des quantités minimales de phosphore;
  • Les canards et les autres oiseaux aquatiques transportent davantage d’algues bleu-vert d’un milieu aquatique à un autre.

Toutefois, par mesure de précaution et afin d’éviter la propagation d’espèces exotiques envahissantes (moules zébrées, myriophylle, algue Didymo, etc.), il est fortement recommandé de laver son bateau et ses équipements (remorque à bateau, accessoires de pêche, etc.) lors d’un déplacement d’un plan d’eau à un autre.

Bilan des plans d’eau touchés

Q29 : Comment savoir si un plan d’eau a déjà été touché par une fleur d’eau?

Un bilan final annuel de la gestion des épisodes est diffusé sur le site Web du Ministère.

Q30 : Les plans d’eau touchés sont-ils toujours les mêmes?

Certains plans d’eau sont touchés de façon récurrente pendant quelques années. C’est le cas, par exemple, de la baie Missisquoi. On rapporte que certains lacs ont été touchés pendant cinq, six et même sept années consécutives, alors que d’autres lacs ne l’ont été qu’une seule année.

Q31 : Pourquoi certaines régions sont-elles plus touchées que d'autres?

Les fleurs d’eau d’algues bleu-vert touchent la plupart des régions du Québec méridional. Le nombre de cas signalés au Ministère est effectivement plus élevé dans certaines régions. Aucune étude n’a été réalisée pour évaluer la raison pour laquelle un plus grand nombre de milieux aquatiques seraient touchés dans ces régions. La densité humaine aux abords des plans d’eau, qui amène un surplus de phosphore, en est probablement la principale cause. En outre, la densité de la population et le niveau de développement urbain peuvent favoriser l’accroissement du nombre de signalements dans les régions plus occupées. Enfin, comme le dossier des algues bleu-vert a été largement couvert par les médias, les riverains ont été de plus en plus sensibilisés et renseignés sur le sujet. Cette sensibilisation accrue peut avoir contribué à l’augmentation du nombre de signalements dans certains secteurs.

Q32 : À quel moment de l’année trouve-t-on le plus grand nombre de fleurs d’eau d’algues bleu-vert?

C’est aux mois de juillet, août et septembre que les fleurs d’eau sont le plus souvent observées. On peut commencer à observer certaines d’entre elles tôt en saison, à partir de mars et d’avril, ou plus tard, en octobre et même en novembre. Selon les espèces, de rares cas sont aussi rapportés en hiver.

Q33 : Qu’est-ce qui explique la présence d’algues bleu-vert en automne?

Il est possible que la fleur d’eau observée à l’automne soit celle qui était présente quelques semaines plus tôt et qui a persisté.

L’apparition de nouveaux cas peut s’expliquer ainsi :

  • Les algues bleu-vert commencent à dominer vers le milieu ou vers la fin de l’été. Cela peut se poursuivre ou arriver aussi en automne. Il s’agit du modèle type de la succession des principaux types d’algues dans les lacs du printemps à l’automne.
  • Dans les lacs suffisamment profonds, on assiste, à l’automne, au brassage vertical des eaux en raison du refroidissement des eaux, et donc à la remontée de nutriments tels le phosphore, ce qui favoriserait la croissance des cyanobactéries.

Détection et analyse

Q34 : Où peut-on faire des analyses d’algues bleu-vert?

Actuellement, le seul laboratoire accrédité et en mesure de produire des résultats fiables est le laboratoire du Ministère, soit le Centre d’expertise en analyse environnementale du Québec (CEAEQ).

Vous pouvez joindre le service à la clientèle du CEAEQ pour connaître les modalités de ces analyses.

Q35 : Pourquoi le laboratoire du Ministère est-il le seul à effectuer les analyses d’algues bleu-vert et de cyanotoxines?

Il n’est pas du ressort du Ministère de solliciter la mise en place de laboratoires privés sur le territoire québécois. Ce sont des considérations liées aux lois du marché qui déterminent l’établissement de tels laboratoires. Actuellement, aucun laboratoire privé n'a manifesté son intérêt pour effectuer l'analyse des cyanotoxines. De plus, le dépistage des algues bleu-vert doit être réalisé par des spécialistes en taxonomie; il exige une formation de plusieurs mois et des équipements spécialisés.

Q36 : Que fait le Ministère dans le suivi des milieux aquatiques?

Le Ministère a acquis une expertise en matière d'évaluation des milieux aquatiques. Entre autres, il a mis sur pied le réseau Sentinelle des lacs, le Réseau de surveillance volontaire des lacs (RSVL) et le programme Environnement-Plage. Pour en savoir plus sur l’ensemble des suivis.

Eau potable – Installation de traitement

Q37 : Comment savoir si l’eau du réseau d’aqueduc qui alimente ma résidence reste potable pendant les épisodes de fleurs d’eau?

Si l’eau qui alimente votre résidence ne peut être bue ou utilisée à cause de fleurs d’eau d’algues bleu-vert, l’information sera transmise à votre municipalité, laquelle est responsable de la communiquer à l’ensemble de ses citoyens.

Les avis de non-consommation sont diffusés sur le site Web du Ministère. En cas de doute, vous pouvez communiquer avec le responsable du système de distribution (ex. : votre municipalité).

Q38 : Si un avis de non-consommation est diffusé, puis-je consommer l'eau après l'avoir fait bouillir?

Non. Un avis de non-consommation signifie que l’eau ne doit pas être consommée, qu’elle ait bouilli ou non. Un milieu aquatique touché par une fleur d’eau d’algues bleu-vert peut contenir une certaine quantité de toxines dissoutes, lesquelles sont incolores. L’ébullition de l’eau ne permet pas l’élimination de ces toxines :

  • d’abord les algues bleu-vert : filtration à l’aide de filtres ayant une porosité inférieure à 1 micron, osmose inverse;
  • puis les cyanotoxines : charbon actif, osmose inverse, distillation.

Q39 : Si un avis de non-consommation a été diffusé par le responsable du système de distribution qui alimente ma résidence, puis-je traiter l’eau moi-même pour la rendre potable?

Les systèmes de traitement installés dans les résidences desservies par un réseau d’aqueduc le sont principalement à des fins d’amélioration des qualités esthétiques de l’eau. C’est le cas, notamment, de l’adoucissement. Pour rendre l’eau potable, un système de traitement additionnel doit être installé. Présentement, aucune certification ne permet de confirmer la performance d’un système de traitement individuel pour l’élimination des algues bleu-vert et des cyanotoxines. Cependant, les systèmes suivants, lorsqu’ils sont bien installés et entretenus, peuvent offrir une bonne efficacité :

  • Contre les algues bleu-vert : systèmes utilisant le procédé osmose inverse et filtres dont la porosité est inférieure à 1 micron;
  • Contre les cyanotoxines : système utilisant le charbon actif, l’osmose inverse ou la distillation.

Par ailleurs, les systèmes installés doivent permettre de traiter l’eau contre des sources potentielles de pollution fécale en assurant, notamment, une désinfection adéquate de l’eau.

En revanche, les traitements suivants, offerts sur le marché, n’ont aucune efficacité reconnue contre les algues bleu-vert et les cyanotoxines : adoucissement et autres résines, ultraviolet, filtres ayant une porosité supérieure à 5 microns, sable vert et autres médias catalytiques.

Q40 : Dois-je prendre des précautions particulières pour assurer le bon fonctionnement de mon système individuel de traitement?

Tout système de traitement doit être installé conformément aux instructions du fabricant et utilisé dans les conditions spécifiées par celui-ci.

Dans le cas d’un système de traitement mis en place pour traiter une eau contaminée par des fleurs d’eau d’algues bleu-vert, un entretien plus fréquent peut être requis. En effet, l’abondance de matière organique pourra générer un colmatage (obstruction) plus rapide du filtre et nuire au bon fonctionnement du système. Par ailleurs, certains systèmes, notamment ceux qui utilisent le charbon actif, ont une durée de vie limitée, qui pourrait être réduite si le système doit traiter une eau contenant une fleur d’eau d’algues bleu-vert.

Q41 : Puis-je consommer l’eau provenant d’un puits (artésien ou de surface)?

Le sol offre généralement une bonne protection naturelle contre la migration des algues bleu-vert. Ainsi, les risques que l’eau provenant d’un puits artésien ou de surface soit touchée par des fleurs d’eau d’algues bleu-vert ou par des cyanotoxines sont faibles.

Néanmoins, les puits de surface, lorsqu’ils sont situés près d’un milieu aquatique, peuvent être vulnérables aux infiltrations. En effet, ils risquent d’être contaminés, notamment, par les algues bleu-vert. Si l’eau du puits devient verdâtre ou qu’elle présente une coloration ou une odeur inhabituelle, il est conseillé d’éviter de la consommer ou de l'utiliser.

Un système de traitement adéquat contre les algues bleu-vert, les cyanotoxines et la contamination d'origine fécale peut être installé si l'eau d'un puits devient contaminée. (Se référer à la question Q39 pour plus de détails.)

Q42 : J’ai un puits de surface et j’aimerais m’assurer que l’eau que je consomme ne présente pas de danger. Comment dois-je procéder?

Une analyse devrait d’abord être réalisée afin de vérifier la présence d’indicateurs de contamination fécale. Plusieurs laboratoires sont accrédités pour les analyser. Pour en savoir plus.

Pour vérifier l’absence de concentration importante d’algues bleu-vert dans l’eau d’un puits, le laboratoire du Ministère (Centre d’expertise en analyse environnementale du Québec) peut effectuer un dépistage des algues bleu-vert présentes dans un échantillon. Il faut d’abord le joindre afin d’obtenir des contenants appropriés. Lorsqu’une présence importante de cellules d’algues bleu-vert est constatée dans un échantillon ( 20 000 cellules d’algues bleu-vert par millilitre), l’analyse des cyanotoxines devient pertinente.

Q43 : J’ai fait réaliser une analyse de l’eau de mon puits pour vérifier la présence d’algues bleu-vert et de cyanotoxines. Comment interpréter les résultats de ces analyses?

Le résultat fourni indique le nombre de cellules d’algues bleu-vert trouvées dans un millilitre d’eau. Il n’est pas inquiétant d’en trouver un petit nombre, même dans l’eau d’un puits. Cependant, une concentration supérieure à 1 000 cellules/millilitre devrait cependant faire l’objet d’une investigation plus poussée sur les sources possibles (ex. : infiltration d’eau de surface dans le puits). Cette investigation devrait être accompagnée d’une analyse des bactéries E. coli, étant donné la présence possible d’une contamination d’origine fécale.

En ce qui concerne l’analyse des cyanotoxines réalisée dans l’eau d’un puits, la norme du Règlement sur la qualité de l’eau potable (RQEP) pour les microcystines est de 1,5 μg/l et l’Institut national de santé publique du Québec considère qu’une concentration d’anatoxine-a inférieure à 3,7 μg/l ne présente pas de risques significatifs pour la santé humaine.

Q44 : Si la prise d’eau qui alimente ma résidence est placée dans une partie profonde d’un lac touché, puis-je consommer l'eau sans me préoccuper de la présence d’une fleur d’eau ou de l’avis en vigueur?

Non. Étant donné les déplacements verticaux possibles de certaines espèces d’algues bleu-vert, les recommandations qui s’appliquent en présence d’une fleur d’eau doivent être suivies, et l’eau ne doit pas être consommée. D’ailleurs, une eau de surface non traitée ne devrait jamais être consommée, même en l’absence de fleurs d’eau d’algues bleu-vert. Cette eau peut toutefois servir à l’hygiène personnelle dans la mesure où elle n’a pas verdâtre et où elle ne présente pas une coloration ou une odeur inhabituelle.

Le lecteur peut consulter la réponse à la question Q39 pour obtenir plus de précisions concernant les traitements d’eau qui offrent une bonne efficacité contre les algues bleu-vert et les cyanotoxines.

Q45 : Je m’approvisionne en eau dans un lac touché par une fleur d’eau d’algues bleu-vert. Devrais-je vider mon chauffe-eau une fois que la fleur d’eau aura disparu?

Si l’eau a été pompée par la prise d’eau alors que de l’écume se trouvait à proximité ou si l’eau des robinets présente une odeur ou une couleur inhabituelle à cause des algues bleu-vert, cette eau ne doit être utilisée ni pour la consommation ni pour l’hygiène personnelle. En effet, il est possible que l’eau contaminée soit demeurée dans le chauffe-eau. Si tel est le cas, ce dernier et la tuyauterie devraient être vidés et rincés une fois la fleur d’eau disparue du lac, avant que l’eau du chauffe-eau ne soit utilisée de nouveau à des fins d’hygiène.

Q46 : Est-ce que les municipalités touchées par la présence d’algues bleu-vert dans leur source d’alimentation sont dotées d'installations de traitement efficaces?

La présente d’une fleur d’eau d’algues bleu-vert a été observée dans une très faible proportion des installations de traitement municipales s’approvisionnant en eau de surface. Celles qui sont aux prises avec la présence récurrente de fleurs d’eau d’algues bleu-vert font partie des installations qui sont totalement efficaces pour traiter les algues bleu-vert et les cyanotoxines.

Q47 : Le gouvernement entend-il aider les municipalités à se doter d’installations de production d’eau potable efficaces contre les algues bleu-vert?

En vertu du Plan d’intervention sur les algues bleu-vert 2007-2017, le gouvernement a accordé près de 3 millions de dollars aux municipalités à cette fin. Cette somme servira à la mise aux normes d'installations de production d'eau potable dont le traitement est partiellement efficace ou non efficace et qui ont un historique quant à la présence d’une fleur d’eau près de la prise d’eau. Les projets retenus sont réalisés conformément aux programmes de subvention administrés par le ministère des Affaires municipales et de l’Occupation du territoire.

Prévention – restauration – correction

Q48 : Que peut faire la population pour corriger ou minimiser les problèmes associés aux fleurs d’eau ou à d’autres problèmes de vieillissement prématuré d’un lac?

Le surplus de phosphore est le principal facteur qui favorise la croissance des fleurs d’eau d’algues bleu-vert. Des gestes individuels et collectifs doivent être faits dans les bassins versants, dont les suivants :

  • Réduire les apports ponctuels en phosphore qui proviennent des rejets d’eaux usées non traitées ou insuffisamment traitées et qui sont de nature domestique, piscicole ou industrielle;
  • Diminuer les charges diffuses en phosphore, en préconisant, notamment, de meilleures pratiques agricoles et forestières, une gestion plus efficace des installations septiques individuelles, de même que l’élimination ou l’utilisation plus rationnelle de compost ou d’engrais;
  • Protéger, réhabiliter et végétaliser les rives et les milieux humides afin de minimiser le ruissellement des charges diffuses en phosphore.

Ces mesures permettront aussi de prévenir ou de réduire d’autres manifestations de dégradation des lacs, notamment la prolifération d’autres algues ou de plantes aquatiques.

Q49 : Le gouvernement poursuit-il les efforts de sensibilisation de la population afin de l’inciter à adopter de bonnes pratiques?

Le phénomène des algues bleu-vert a été largement médiatisé au cours des années passées. Le public connaît davantage cette problématique et il est maintenant prêt à passer à l’action. Parmi les actions du gouvernement en matière de sensibilisation, mentionnons, notamment :

Q50 : Peut-on utiliser des produits pour enlever ou détruire les algues?

L’emploi d’algicides ne doit pas être retenu pour éliminer les fleurs d’eau d’algues bleu-vert. Les algicides ont des impacts négatifs, dont celui de faire éclater les cellules d’algues bleu-vert. Sous l’effet de ces produits, les cyanotoxines, au lieu d’être détruites, peuvent au contraire être libérées dans l’eau.

Q51 : Existe-t-il des techniques visant à restaurer les lacs touchés par une prolifération d’algues bleu-vert?

Des techniques favorisent le contrôle du vieillissement ou à la restauration des lacs. Le Ministère a répertorié un certain nombre de renseignements sur ces techniques. Celles-ci peuvent être de nature physique ou mécanique (ex. : arrachage de plantes et évacuation des eaux et filtration), chimique (ex. : introduction de floculants tels que le chlorure de fer) ou biologique (ex. : contrôle de la chaîne de vieillissement par l'introduction de certaines espèces).

Toutefois, aucune de ces techniques ne constitue en soi une solution au vieillissement des lacs, et ce, aussi longtemps que les causes du vieillissement du lac ne seront pas déterminées et enrayées. Des mesures de réduction des apports en phosphore dans le lac doivent être mises en œuvre avant de penser à traiter le lac. La réduction de ces apports est toujours la première action à envisager, sinon, le vieillissement du lac reprend plus ou moins rapidement et la mesure de restauration aura entraîné une dépense importante et inutile.

Q52 : Que fait le Ministère en ce qui concerne la mise au point de techniques permettant de restaurer les lacs?

Le Fonds vert a permis de subventionner quatre projets pilotes de restauration de lacs intégrant diverses techniques visant à réduire les charges internes ou à intercepter une partie des charges externes avant qu’elles n’atteignent le lac. Les expérimentations visent à améliorer les connaissances sur les effets de ces techniques et leurs conditions d’utilisation dans certains plans d’eau. Au fur et à mesure que les projets se terminent, les résultats sont rendus publics. Actuellement, les projets des lacs Waterloo et Saint-Augustin sont terminés; le sommaire des résultats et les rapports sont accessibles en ligne.

D’autres actions sont également entreprises par le Ministère, entre autres :

  • La mise en œuvre d’un processus d’analyse des demandes d’utilisation des nouvelles techniques de restauration de lacs. Ainsi, les nouvelles techniques doivent faire l’objet d’un projet de démonstration afin de vérifier leur efficacité et leurs impacts négatifs potentiels sur l’écosystème aquatique;
  • L’élaboration d’une démarche d’évaluation de l’écocompatibilité par le Centre d’expertise en analyse environnementale du Québec. L’évaluation de l’écocompatibilité d’une technique constitue une étape exploratoire, réalisée en laboratoire, et visant à prévoir les effets de la technique sur les composantes de l’écosystème aquatique.

Q53 : La réglementation en vigueur est-elle efficace pour contrer les fleurs d’eau d’algues bleu-vert?

Plusieurs réglementations ont été adoptées en vue de circonscrire la problématique du phosphore, élément à la source du problème des algues bleu-vert. Entre autres choses, le gouvernement a procédé à la fin de l’année 2007 à une modification de la Loi sur les compétences municipales pour permettre à toute municipalité d’installer et d’entretenir tout système de traitement des eaux usées d'une résidence isolée ou de le rendre conforme au Règlement sur l’évacuation et le traitement des eaux usées des résidences isolées (Q-2, r.22), et ce, aux frais du propriétaire de l'immeuble. En vertu de ce pouvoir, les municipalités peuvent prendre en charge la vidange des fosses septiques.

Le gouvernement a également procédé à l’adoption de deux règlements :

  • Le Règlement portant interdiction de vente de certains détergents à vaisselle, le 28 mai 2008. Ce règlement vise une réduction des apports en phosphore provenant des détergents à vaisselle d’usage résidentiel dans les eaux usées domestiques du Québec;
  • Le Règlement sur la protection des eaux contre les rejets des embarcations de plaisance, le 3 juin 2008. Ce règlement permet d’interdire le rejet dans certains lacs et cours d’eau des rebuts tant organiques qu’inorganiques provenant d’embarcations de plaisance.

Le 25 septembre 2007, le gouvernement du Québec a adopté le Plan d’intervention sur les algues bleu-vert 2007-2017. Ce plan, assorti d’un budget de près de 200 M$, comporte 35 actions liées à trois enjeux majeurs :

  1. Amélioration des connaissances pour mieux agir;
  2. Prévention contre des apports de phosphore aux plans d’eau;
  3. Sensibilisation, prévention et protection de la santé publique.

Le phénomène des fleurs d’eau d’algues bleu-vert au Québec est une problématique complexe qui touche l’ensemble des activités humaines et qui met en lumière le besoin de limiter le développement si l’on ne souhaite pas dépasser la capacité de support des écosystèmes aquatiques en ce qui concerne le phosphore.


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